La Minurso éclaboussée par la fuite d’un nouveau document confidentiel de l'ONU

L’expulsion du personnel civil politique de la Minurso entraîne dans son sillage, plusieurs révélations scandaleuses sur la cuisine interne de l’ONU sur la question du Sahara. Un document fuité par le site Inner City Press est accablant pour les Nations Unies et même pour le personnel de la mission onusienne.

Personnel en délit de fraude

Daté du 8 avril 2015, un courrier adressé au Représentant spécial de Ban Ki-Moon pour la Minurso indique que des fonctionnaires de la mission ont frauduleusement profité de repas jamais servis et nuitées d’hôtels tirés sur la contribution marocaine à l’ONU. Cette accusation concerne, toujours selon le document, 60 membres du personnel militaire de la Minurso qui sont impliqués dans ces fraudes dans des hôtels à Laâyoune sans concerner toutefois des membres du personnel de la mission installés dans cette ville. Le document indique également que la fraude pourrait avoir concerné la vente de rations militaires à des tiers.

«Les activités frauduleuses possibles des individus en ce qui concerne l'accès inapproprié aux repas dans les hôtels autorisés pourraient être très dommageables pour la réputation de l'Organisation ainsi que celle de la Minurso. Le problème est aggravé par le fait que les repas fournis par les autorités locales font partie des contributions du Maroc envers l'organisation », lit-on dans le courrier en conclusion.

L’ONU minée par les fuites de documents sur le Sahara

Cette révélation et le document en possession de Inner City Press relance les soupçons de fuites au sein du Secrétariat de l’ONU. Lors d’une conférence de presse début avril, le représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale avait fait part de «la consternation et l'incompréhension» du royaume après la fuite d’une lettre personnelle de Ban Ki-Moon adressée au roi Mohammed VI. Selon Stéphane Dujarric, le porte-parole du SG de l’ONU, la lettre était destinée à présenter au roi, les «explications directes» du Sud-coréen après sa déclaration polémique sur l’ «occupation» marocaine du Sahara en mars dernier.

Le représentant permanent du Maroc avait critiqué la fuite dans les médias de cette lettre, 48 heures seulement après qu’elle a atterri entre les mains du roi. «Nous avons malheureusement constaté que le bureau du porte-parole des Nations Unies est instrumentalisé dans une campagne médiatique contre le Maroc », avait relevé le diplomate marocain à l’ONU.