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Interview

Abdellah Samate, président de l'Association des anciens mineurs marocains du Nord : « Nous ne céderons pas ! »

Les anciens mineurs marocains des ex-Houillères sont plus que jamais décidés à mener à bout leur combat face à leur ancien employeur dans la bataille juridique qui les oppose. Et ce, quelqu’en soit la décision de la cour d’appel de Douai qui doit rendre son jugement le 31 mars prochain. Pour Abdellah Samate, président de l’association qui les réunit, si le problème tarde à connaître son épilogue, c’est parce que la partie opposée cherche à gagner du temps. Le temps que les vieux mineurs… s’en aillent définitivement. Interview.

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Abdellah Samate, président de l'Association des mineurs marocains du Nord
Temps de lecture: 2'

Yabiladi.com : Cela fait des années que vous êtes en litige avec l’Association nationale de garantie des droits des mineurs (ANGDM), gestionnaire des biens des ex-Houillères. Des instances comme la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) vous ont donné raison. Qu’est ce qui explique selon vous le refus de l’ANGDM de reconnaître vos droits ? Chercherait-elle à gagner du temps ?

Abdellah Samate : Bien sûr que l’ANGDM cherche à gagner du temps ! Et ce pour deux raisons : d’abord pour ne pas avoir à payer l’argent aux mineurs marocains. Mais aussi parce que ces mineurs sont aujourd’hui âgés et qu’elle pense qu’ils vont mourir d’ici six mois à un an !

Combien de dossiers sont exactement concernés dans ce litige ?

Pour le litige sur le rachat des avantages en nature qui a commencé au tout début, dix personnes sont concernées. Mais plusieurs autres procédures ont été enclenchées contre l’ANGDM  dans les tribunaux. Elles concernent d’autres questions. Nous avons trois avocats qui s’occupent de ces dossiers. Et chacun gère une quarantaine de dossiers.

L’ANGDM soutient que vous percevez des indemnités de logement et de chauffage. Ce qui explique son refus de payer l’intégralité des 40 000 euros exigés par les prud’hommes l’année dernière. Qu’en est-il réellement ?

Je vous explique comment cela  se passe. Moi par exemple, je ne reçois pas ces indemnités là mais je ne paie toutefois pas mon logement car l’ANGDM verse directement l’argent  à la société qui gère les logements. Et je ne sais pas comment elles s’arrangent entre elles.

Par contre, ce que nous revendiquons nous, c’est la reconnaissance de nos droits. Dans les années 87 les Houillères ont mis en place un système pour les mineurs qui partent en retraite afin de pouvoir bénéficier d’un rachat des avantages en nature. Mais nous Marocains, avions été exclus, contrairement aux Français, Italiens… Devant la justice, on a eu raison. Les 40 000 euros que doit nous verser l’ANGDM ne suffisent certes pas vu les prix des maisons qui avoisinent maintenant les 160 000 euros. Mais ce sera au moins une sorte de reconnaissance de nos droits.

Quels sont vos autres points de revendications ?

Nous réclamons à ce qu’on reconnaisse que nous avons perdu un patrimoine qu’on pouvait laisser à nos enfants. De même qu’ils nous accordent la possibilité d’acheter ces maisons là ou en dehors des mines. Nous demandons aussi un prêt avec un taux zéro comme les autres mineurs. Au lieu des 65 ans, nous exigeons aussi que les âgés de 73 ans en bénéficient à l’instar des Français.

Êtes-vous optimistes quant à une issue favorable de ce bras de fer ?

La justice est là et on verra bien. Comme à chaque décision concernant l’affaire, nous verrons si cela correspond à nos revendications.

Et si la cour d’appel de Douai vous déboute ?

On ne laissera pas l’affaire tomber comme ça. Nous saisirons dans ce cas la cour de cassation !

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