Le procès de membres de filières djihadistes européennes devrait débuter dans les prochaines semaines au Maroc. Et c’est Yassine Abaaoud qui est pressenti pour ouvrir la série. Après plusieurs mois d’instruction, l’enquête avec le frère du présumé cerveau des attentats de Paris du 13 novembre, est bouclée. Le juge chargé de ce dossier a remis son rapport à la justice. La prochaine étape sera l’annonce d’une date pour la comparution de Yassine, 22 ans, devant les juges de la Chambre criminelle près la cour d’appel de Salé.
Yassine a effectué des voyages en Turquie
Le cadet des frères Abaaoud est soupçonné par la partie marocaine d’être au courant des projets terroristes de son frère, Abdelhamid. Même s’il rejette toute participation dans la préparation des attaques de Paris, ses fréquents voyages en Turquie font partis des éléments à charge. Le pays d’Erdogan est réputé être le point de chute de la majorité des aspirants djihadistes européens en partance vers les camps de l’organisation "Etat islamique" en Syrie ou en Irak.
D’ailleurs, Yassine a été arrêté en octobre à Agadir, quelques semaines seulement avant les attentats de Paris, alors qu’il venait juste d’effectuer un voyage en Turquie. Une interpellation attestant que les services de renseignements marocains suivaient de très près les activités des frères Abaaoud. A l'instar des frères Abdeslam, Kouachi ou Bakraoui, ils ont également été condamnés pour des délits de droit commun. Yassine comptant trois condamnations.
Deux européens attendent dans l’antichambre de la justice marocaine
Le procès de Yassine Abaaoud sera suivi par celui de Jalal Attar, arrêté en janvier par le BCIJ à Mohammedia. Ce Belge d’origine marocaine était proche du commando ayant commis les attentats de Paris. Il avait d’ailleurs été condamné en son absence par une cour à Bruxelles, le 29 juillet 2015, à cinq ans de prison dans le cadre du procès de la filière Khalid Zerkani. Aux côtés de Attar, figuraient les noms de Khalid Kriket, arrêté le 24 mars en France, et Abdelhamid Abaaoud.
Un autre Français d’origine marocaine, soupçonné de terrorisme, est incarcéré à la prison de Salé. Son interpellation s’était déroulée à Marrakech, une semaine seulement après la fusillade du 13 novembre dans la capitale française.