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Grand Angle

Panama Papers: Le Maroc et Majidi au cœur des fuites sur les sociétés offshores

Au terme d'une enquête sur l'évasion fiscale via les sociétés offshore, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a fait fuiter dans une centaine de médias du monde entier, une liste issue des archives secrètes du cabinet "Mossack Fonseca" de noms de personnalités mondiales qui ont eu recours à un cabinet panaméen pour dissimuler leurs activités dans l'offshore dans des paradis fiscaux. Regroupé sous le nom de "Panama Papers", le scandale éclabousse des personnalités allant des chefs d'Etat en exercice ou non à des clients moins connus en passant par des personnalités du sport, de la culture, de la politique... Au Maroc, le nom de Mounir Majidi figure au coeur des fichiers qui révèlent les montages du cabinet panaméen pour le compte de ses clients. Détails.

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Temps de lecture: 4'

C’est la plus grosse fuite d’informations sur la finance offshore et les paradis fiscaux de l’histoire qui fera passer «Wikileaks» pour du «has been». Plus de 106 médias de 76 pays ont eu accès à une base de 11,5 millions de donnés couvrant une période de 1977 à 2015. Ces données, provenant des archives secrètes du cabinet panaméen spécialisé dans la domiciliation offshore, Mossack Fonseca,  révèlent que plus de 140 personnalités internationales ont eu recours à ce cabinet pour faire enregistrer  214 000 sociétés offshore dans 21 paradis fiscaux, rappelle Le Monde. Ce scandale mondial, dont l’enquête a été pilotée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), est connu sous le nom de «Panama Papers».

Des chiffres surprenants sur les chefs d’Etat et les personnalités mondiales

Autant les chiffres des données exploitées par les médias donnent le tournis, autant les noms frappent les esprits tant leur position est importante. Les «Panama Papers» révèlent que plus de 140 personnalités  politiques de 50 pays dont 12 chefs d’Etat dont 6 toujours en exercice, ont eu recours en toute discrétion au cabinet panaméen Mossack Fonseca pour faire montages destinés à dissimuler leurs actifs de leurs activités offshores. A la douzaine de chefs d’Etat cités dans cette affaire, il faut ajouter une soixantaine de personnalités proches de dirigeants mondiaux et 128 responsables politiques et hauts responsables publics du monde entier (hauts magistrats, président de banque centrale, ministres, députés…), sans compter les milliardaires, grands patrons, les stars du football, les personnalités de la culture, de l’économie, les réseaux criminels et les clients moins connus du cabinet panaméen.

Parmi les personnalités internationales les plus connues citées dans cette enquête sur l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent,  le roi Salman Al-Saoud d’Arabie saoudite, l’émir d’Abu Dhabi et président des Emirats-Arabes-Unis, Cheikh Khalifa ben Zayed, le président ukrainien, Petro Porochenko, le premier ministre islandaisn, Sigmundur David Gunnlaugsson, le président argentin, Mauricio Marcri, l’ancien émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani. Pour rallonger cette liste non exhaustive, des proches de dirigeants comme les amis d’enfance du président russe comme Sergey Roldugin et les frères milliardaires Arkady et Boris Rotenberg. On compte également, des cousins du président syrien, Bachar Al-Assad mais aussi le père du Premier ministre britannique, David Cameron, le fils de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak.

Ce gratin de dirigeants mondiaux, de personnalités de premier rang dans la politique, l’économie, de la finance, du sport, de la culture, ont eu recours à des sociétés-écrans pour dissimuler via le cabinet Massack Fonseca, leurs avoirs dans leurs activités de l’offshoring.

Le Maroc parmi les plus gros clients africains, Mounir Majidi parmi les personnalités citées 

Sur la liste des archives confidentielles du cabinet panaméen fuitées par l’ICIJ, figurent des clients marocains qui ont utilisé les services de Mossack Fonseca pour enregistrer leurs sociétés offshores. Sans donner de nom, une infographie reprise par le site Wikileaks, indique que les «Panama Papers» concerneraient 2 clients marocains qui ont crée 41 sociétés offshores pour le compte de 11 bénéficiaires et 60 actionnaires.

L’enquête de l’ICIJ cite Mounir Majidi en sa qualité de secrétaire particulier du roi Mohammed VI. Toujours selon l’enquête de l’ICIJ, Mounir Majidi a été désigné en mars 2006, mandataire de la société SMCD Limited crée en 2005 à travers Dextima Conseils, un cabinet de conseil fiscal basé à Genève. L’enquête révèle que le secrétaire particulier du roi a acquis via la SMCD l’Aquarius W, une goélette (voilier) de luxe des années 1930. Le bateau a ensuite été immatriculé au Maroc pour porter le nom que nous lui connaissons aujourd’hui, «El Boughaz», appartenant au roi.

Selon les éléments révélés par l’ICIJ, la SMCD a également permis à la société luxembourgeoise, la Logimed Investissements Co SARL, d’obtenir un prêt dont les détails n’ont pas été révélés. C’est suite à ce prêt, que la SMCD a été  liquidée en 2013. Seulement selon Le Desk qui a consulté des informations du registre de commerce du Luxembourg, la Logimed elle-même a été créée grâce à une société-écran basée au Iles Vierges britanniques et compte parmi ses actionnaires depuis avril 2011, Abderrazzak Sitail, directeur du quotidien casablancais Les Afriques et frère de la directrice de l’information de 2M, Samira Sitail. Toujours selon Le Desk, la SMCD était entrée dès 2008 dans le capital du groupe immobilier marocain Alliances. Le site d’investigations ajoute qu’en dépit de sa liquidation annoncée, la SMCD continuait de figurer sur les documents boursiers du groupe Alliances fournis au public

Les fuites du «Panama Papers» révèlent également que Mounir Majidi a également été l’administrateur de la société immobilière Orion S.A. Cette dernière a contracté un prêt de 42 millions de dollars en 2003 à une autre société de la liste «Mossack Fonseca». Ce prêt a servi à rénover un luxueux appartement parisien sans que les enquêteurs de l’ICIJ ne précisent le propriétaire de l’appartement ou encore le nom de la société créancière. Réagissant aux informations de l’ICIJ, un avocat de Mounir Majidi a indiqué que : «Les deux sociétés que vous évoquez ont été créées conformément à la législation en vigueur et leur existence est signalée dans les registres publics». Une affaire à suivre de très près puisque les 11,5 millions de fichiers n’ont pas encore révélés tous leurs secrets.

Article modifié le 2016/04/04 à 15h53

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On l'espère.
Auteur : netstat
Date : le 04 avril 2016 à 22h24
Il est normal que monsieur tout le monde essaie de dissimuler sa richesse afin de ne pas payer d'impôt,alors c'est à l'état de contrôler et de sanctionner ce dernier, mais quand lui même fait fuir l'argent alors on peut se poser la question: Ne va-t-on pas pas droit au mûr?N'y a t-il pas abus de pouvoir??? Et enfin la dernière grande question: Depuis la mort de Hassan 2 va t-on vers plus de démocratie ou bien au contraire.......

Ex : François Hollande est très satisfait de cette liste car selon lui ça permettra une entrée d'argent pour le pays.
Dernière modification le 04/04/2016 22:25
le Systeme "boite aux lettres"
Auteur : mounir012
Date : le 04 avril 2016 à 22h17
Et qui n' aimerait pas aller au Paradis ?
Les gens ne sont pas idiots
Auteur : FATEM95
Date : le 04 avril 2016 à 21h31
Les gens "évaluent" leurs dirigeants en connaissance de cause. Il n'y a pas un marocain qui ne sait pas que le Roi est riche. Il n'y a pas un marocain qui ne sait pas qu'une partie de sa fortune est à l'étranger.

Ces mêmes marocains te diront qu'il investit une majeure partie de sa fortune au pays pour faire travailler les marocains. Ils te diront aussi qu'ils gardent une image positive du Roi et qu'ils lui demandent prioritairement les choses suivantes:
- la stabilité
- la paix civile
- faire décoller le pays
- le faire rayonner dans le monde

Donc ce que nous apprend cette enquête, les marocains le savent déjà concernant Mohamed VI comme ils le savaient concernant Hassan II comme ils savent l'évolution entre les deux. Ces journalistes croient nous faire découvrir une nouvelle Galaxie, mais on ne découvre rien.
A Benkirane de jouer.
Auteur : fora
Date : le 04 avril 2016 à 21h17
Benkirane doit avoir carte blanche et faire le ménage dans ce merdier.
ces des documents des 20 dernières années
Auteur : lotfizakaria
Date : le 04 avril 2016 à 20h52
ah non, tout le monde ne savait pas...1% de la population mondiale possède 97% des richesses?

Et comment des ROI qui ont le droit de vie et de mort dans leurs royaumes, planquent leurs sous dans des paradis fiscaux...
pourquoi faire?
est ce une question bête?
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