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Grand Angle

Maroc : Le PAM et le PJD s’affrontent sur la dépénalisation du kif

Le kif divise le PJD et le PAM. Une ONG proche des islamistes appelle les oulémas à faire face au projet d’El Omari proposant la dépénalisation de la culture du kif. De son côté, le secrétaire général du Tracteur espère le soutien du Palais.

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La légalisation du cannabis est le nouveau sujet de confrontation entre le PJD et le PAM. Longtemps absents sur ce terrain, les «frères» de Benkirane comptent rattraper le retard accumulé sur les partisans d’Ilyas El Omari. Au lendemain de la conférence tenue les 18 et 19 mars à Tanger et sanctionnée par une série de recommandations et surtout deux sollicitudes à l’adresse du roi, les PJDistes se devaient de répliquer. La mission a été confiée au Collectif national de lutte contre les drogues, proche du parti de la Lampe.

L’ONG condamne sans concession le «projet provocateur» et «ses graves objectifs contraires» aux principes de «la constitution de 2011» et aux «engagements internationaux ratifiés par le Maroc». L’instance a appelé, par ailleurs les membres de la société civile de «Tanger à Lagouira» qui «défendent la santé des citoyens», «les valeurs de l’identité nationale» et «s’intéressent aux questions des familles» à «faire face à ce plan et à ceux similaires».

Pas de banalisation des drogues

A Tanger, le PAM et ses relais associatifs ont plaidé pour une «dépénalisation» de la culture du kif, une plante qu’Ilyas El Omari a exclue de la liste des drogues lors de son allocution. Vent debout contre de tels propos, les militants associatifs exigent du ministère de la Santé d’«assumer ses responsabilités en informant les citoyens sur les conséquences de la légalisation et la banalisation des drogues».

Les participants à la réunion de Tanger ont adressé deux requêtes au roi Mohammed VI. La première sollicite du souverain de mandater le Conseil économique, social et environnemental pour mener une étude, en concertation avec les acteurs concernés, sur les politiques alternatives à la culture du kif. La deuxième souhaite que le roi donne son feu vert au Conseil national des droits de l’Homme pour réaliser une étude portant sur une révision des articles du code pénal consacrés aux drogues. Le secrétaire général du CNDH a d’ailleurs pris part à la réunion de Tanger.  

Si les partisans d’Ilyas El Omari comptent sur un éventuel appui du CESE et du CNDH, les islamistes en appellent à une mobilisation des oulémas contre les desseins du chef du PAM, et ce «conformément aux principes de notre religion, la constitution et au pays de la commanderie des croyants», conclut le Collectif national de lutte contre les drogues.

Les élus PJDistes de la ville du Détroit ont tous boudé la réunion d’El Omari sur la dépénalisation du kif.

Chakib El Khyari contre Ilyas El Omari

La réunion de Tanger, placée sous le thème « « Tous pour des alternatives fondées sur le développement durable, la santé et les droits de l’Homme », n’a pas fait l’unanimité dans le camp des rifains partisans de la légalisation du kif. En témoigne la réaction du Collectif marocain pour un usage médicinal et industriel du kif, présidé par Chakib El Khyari. Faute de débat, l’ONG n’a pas signé la « Déclaration de Tanger », indique-t-elle dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Les organisateurs voulaient réunir le maximum de participants sans se soucier de garantir les conditions d’un réel échange, a déploré le Collectif.

Ce n’est d’ailleurs pas le seul grief porté contre les organisateurs. Certains rifains ont dénoncé que le communiqué final soit baptisé la « Déclaration de Tanger » alors qu’avant le début de la réunion, ils ont convenu avec El Omari de l’appeler la « Déclaration du Rif ».

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