Sous la pression de Ban Ki-moon, le Conseil de sécurité a poursuivi sa session ouverte, depuis plus d'une semaine, consacrée à la crise avec le Maroc. Le secrétaire général de l’ONU a ainsi présenté, hier soir, aux Quinze, une note sur l’expulsion par le Maroc de dizaines d’éléments de la composante civile et politique de la Minurso mais il n’est toujours pas parvenu à arracher le soutien qu’il espère tant.
Le Sud-coréen a averti des conséquences de ces départs «sur le fonctionnement effectif» de la mission onusienne, a déclaré à la presse l’ambassadeur de l’Angola,Ismael A. Gaspar Martins, qui assure la présidence du Conseil. «Les membres du Conseil de sécurité ont pris acte du briefing du secrétaire général» et se sont dits «sérieusement préoccupés par les récents développements», a-t-il ajouté.
Pas de condamnation du Maroc
Les Quinze ont appelé à «un règlement constructif, complet et par la coopération» du différend opposant le Maroc et Ban Ki-moon. Ils ont également souhaité que la Minurso «recommence à fonctionner pleinement» conformément «au mandat fixé dans plusieurs résolutions du Conseil de sécurité». L’ambassadeur angolais a réitéré son appel pour des discussions bilatérales avec la partie marocaine en vue de parvenir à une solution à la crise.
Le Conseil de sécurité, malgré le ton alarmiste de Ban Ki-moon et la pression de certains relais du Polisario, a évité toute condamnation des sanctions prises par le royaume contre la Minurso. Preuve en est l’absence de toute résolution contraignante pour le Maroc. Cela fait dix jours que les Quinze discutent de cette question, à huis clos, sans que Ban ne parvienne à les convaincre de rallier sa cause.
En plus de ces soutiens internationaux, dont des membres permanents et non permanents au CS, le royaume possède la carte du rapatriement de plus de 1 200 casques bleus déployés dans trois pays africains : La République démocratique du Congo (ex-Zaïre), la Côte d’Ivoire et la République centrafricaine. Un éventuel retrait aurait un impact négatif sur les opérations de maintien de paix dans des zones instables.
Quelques heures avant la réunion du Conseil de sécurité, le gouvernement marocain avait affirmé que les décisions prises contre la Minurso étaient «irrévocables» et «proportionnelles aux graves dérapages» de Ban Ki-moon. Le ministre des Affaires étrangères a, par ailleurs, fermé la porte à un possible retour de la composante politique de la Minurso au Sahara.