Alors que le service en ligne lancé en 2012 par les préfectures en France destiné aux démarches de demande ou de renouvellement de titre de séjour des étrangers était perçu comme un soulagement -mettant fin aux longues files d’attentes interminables- la Cimade révèle l'envers du décor.
Dans un rapport publié mercredi, l’association historique d’aide aux étrangers pointe du doigt les dysfonctionnements du système dénonçant l’inégalité régnante, rapporte l'AFP. Un test de prise de rendez-vous dans les préfectures de l’Hexagone a montré que dans une quinzaine d’administrations, il est impossible d’obtenir un rendez-vous. Ailleurs, il faut parfois attendre plus de trois mois. Et quelques préfectures vont même jusqu’à dématérialiser intégralement le service aux étrangers : fermeture des guichets, …
«Il y a une volonté, à une certaine échelle de l’administration, de fermer la porte des préfectures aux étrangers», déclare Lise Faron, responsable de commission des étrangers et rédactrice du rapport. «On critique la dématérialisation quand elle est exclusive. Il y a là une rupture de l’égalité d’accès au service public», a-t-elle ajoutée décriant le prix à payer par les étrangers pour un titre de séjour valable une année.
Les frais iraient en effet jusqu’à 600 euros pour les demandes, et 106 euros à chaque renouvellement. «Le titre de séjour est sans doute le document plastifié le plus cher de France», a-t-elle fait remarquer.