Les cas de viols de mineurs au Maroc, se multiplient. Face à l’impuissance de la justice à freiner le fléau, des initiatives citoyennes visent à pousser les autorités à réagir contre l'inpunité dont bénéficie les auteurs de ces graves crimes. Ainsi, le viol de l’enfant Imrane, survenu le mercredi 9 mars à Casablanca, a poussé une mère d’un garçon à lancer une pétition sur le net destinée au roi Mohammed VI, réclamant l’exécution des coupables.
«Je veux que tout pédophile qui se permet d'abuser d'un petit ange, subisse la peine de mort pour qu'il soit un exemple pour tout pédophile inhumain», justifie-t-elle dans sa demande. Jusqu’à présent, l’adhésion des internautes marocains est plus que satisfaisante. Deux jours après son lancement, la pétition est sur le point d’atteindre son objectif de réunir 2000 signatures.
Nécessité de combler le vide juridique
Face à la montée des viols au Maroc la justice parait désemparée. L'arsenal coercitif mis en place il y a plusieurs années a montré ses limites. N'étant plus adapté au contexte actuel, les violeurs, qu’ils soient marocains ou étrangers, profitent des nombreuses lacunes juridiques.
Le code pénal en vigueur actuellement, instaure toujours une différence entre le viol d’un mineur commis avec violence ou l’acte supposé avec «consentement». En janvier, le premier président de la cour de cassation, Mustapha Farès, a appelé à en finir avec cette aberration. Un premier pas encourageant mais qui demeure insuffisant sans une modification par les parlementaires de l’article 485 du code pénal.
En attendant, les pédophiles peuvent continuer à commettre leurs forfaits tout en bénéficiant de la clémence de certains juges et du vide juridique. En témoigne, ce qui s’est passé la semaine dernière dans la province Chtouka Aït Baha, dans la région du Souss. Le présumé violeur d’un nourrisson agé à peine de dix mois est poursuivi en liberté provisoire. Le parquet général n’ayant pas jugé opportun d’ordonner sa détention.
Et malheureusement, ce cas n’est pas un cas isolé. En novembre 2015, la Chambre criminelle près la cour d’appel de Rabat avait condamné un individu mis en cause dans une affaire de viol sur un enfant de 10 ans, à seulement six mois de prison avec sursis. Et en septembre 2013, à Béni Mellal, un jeune de 18 ans avait écopé d'un an de prison ferme pour avoir violé un élève âgé de seulement huit ans.