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Grand Angle  

Biennale de Marrakech : Vanessa Branson veut montrer que les Marocains sont ouverts à de nouvelles idées

Vanessa Branson, la fondatrice de la Biennale de Marrakech lancée il y a trois semaines environ, veut monter au monde entier que les Marocains sont ouverts à de nouvelles idées et fait tout pour qu’ils s’approprient l’événement. Elle s’est confiée à la chaine britannique BBC. Détails.

Publié
© Leila Alaoui
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La Biennale de Marrakech comme l’événement artistique de tous les Marocains, c’est ce que poursuit la fondatrice, Vanessa Branson, qui se confie à la chaîne britannique BBC près de trois semaines après le lancement de l’événement. Cette sixième édition, en effet inaugurée le 24 février dernier, est faite d’arts visuels, arts sonores, lectures publiques, expositions de peintures, spectacles de danse, cafés littéraires, projections de films…, avec un accent sur l'Afrique, le monde arabe et leurs diasporas. De plus, elle est dédiée à la mémoire de la photographe franco-marocaine Leila Alaoui - décédée en janvier dernier dans l’attaque terroriste d’Ouagadougou.

Pour la fondatrice, la participation des Marocains tant artistes que visiteurs est capitale. «Nous faisons tout pour davantage attirer la population locale et je suis fier que les événements soient gratuits», explique-t-elle, soulignant que c’est «une différence essentielle» entre la Biennale de Marrakech et la plupart des festivals à travers le monde. «Il est extrêmement important d'avoir un événement qui montre que les gens au Maroc embrassent de nouvelles idées, en particulier les jeunes», a-t-elle poursuivi, soulignant que la Biennale est bien le témoin du développement au Maroc de la curiosité critique et de l’ouverture au débat. «Je pense qu’il est important pour les jeunes d'apprendre un langage critique à travers les arts», dit-elle.

Marquée par des «expériences très positives» avec des Marocains

Et selon Vanessa Branson, tout cela passe par la rencontre d’artistes du monde entier, donc issus de différentes cultures, ayant des parcours différents et même des méthodes différentes. «Cela permet un véritable échange d'idées, […] une construction de ponts entre artistes plus avancés et artistes moins avancés», estime la fondatrice. Son désir : que les Marocains s’approprient l’événement. «Je veux vraiment que les Marocains pensent que c’est leur festival et non une affaire commerciale», explique Branson ajoutant qu’avec son équipe, ils feront tout pour que cela soit clair dans l’esprit des Marocains.

Après avoir ouvert son riad de luxe à Marrakech (El Fenn), Vanessa Branson a été marquée par ses «expériences [de travail] très positives» avec les Marocains. Et c’est un discours de George W. Bush à la radio, alors président, qui la révolte. «Je l’ai entendu dire : vous êtes avec nous ou contre nous. Cela m’a mis en colère, car pour moi, les relations avec le monde musulman seraient endommagées d'une manière stupide suite à ces déclarations», explique-t-elle.

Forte d’une longue expérience en galerie d’art à Londres jusqu’en 1991, Mme Branson démarre ainsi l’aventure artistique au Maroc en 2005 avec un simple festival qui devient la Biennale de Marrakech en 2009. «Cela a été un changement important, car les gens pensaient immédiatement à la Biennale de Venise qui est une grosse affaire dans l'art visuel», explique la fondatrice de cette foire de l’art. Son ambition, faire de la Biennale «un événement culturel de premier plan en Afrique du Nord».

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