Trois anciennes tombes musulmanes ont été découvertes à Nîmes lors de fouilles anthropologiques, a révélé un groupe de chercheurs dont l’étude a été publiée mercredi dans la revue américaine Plos One, rapporte l'AFP. Les sépultures ont été excavées dans le cadre de la construction d'un parking souterrain près d'une grande avenue de la ville.
Les anthropologues ont pu identifier qu’il s’agissait de tombes musulmanes en raison de l’observation des rites funéraires musulmans. Les squelettes de trois hommes étaient placés sur le côté, la tête regardant dans la direction de la Mecque. Et ils auraient vécu dans l’Hexagone au Moyen-âge. Selon les chercheurs, «la datation radiométrique des ossements les fait remonter entre les VIIe et IXe siècles». Ce qui fait d’elles les plus anciennes sépultures musulmanes jamais découvertes en France et les premiers indices de la présence de communautés de musulmans dans le sud de l’Hexagone.
D’origine nord-africaine
«On savait que les musulmans sont venus en France au VIIIe siècle mais on n'avait jusqu'alors aucune trace matérielle de leur passage», explique à l'AFP l'anthropologue Yves Gleize, de l'Institut français de recherches archéologues (INRAP), principal auteur de cette recherche. Jusqu’ici en effet, la plus ancienne sépulture découverte datait du XIIIe siècle et se situait à Marseille.
Et les hommes dont les dépouilles ont été enterrées à Nîmes seraient soit du Maroc, soit de l’Algérie, soit de la Tunisie ou tout autre pays de la partie septentrionale de l’Afrique. D’après les analyses des ADN prélevés sur des dents et les os, elles étaient d'origine nord-africaine. Selon les chercheurs, il s’agirait d’Amazighs enrôlés dans l'armée du califat d'Omeyyades durant la conquête arabe en Afrique du Nord au VIIIe siècle. Leurs âges variaient entre 20 et plus de 50 ans, mais les anthropologues n’ont retrouvé sur leurs squelettes aucune trace de blessure.
Commentaires sur la Toile
Très médiatisée actuellement en France, la présente découverte suscite beacoup de réactions sur les réseaux sociaux, surtout qu’il est également question dans l’interprétation de l’étude d’une probable occupation du Sud de la France par les musulmans du début du Moyen-âge et même d’une coexistence avec les autochtones chrétiens.
Sur Twitter, certains s’attendent à des commentaires de la part de l’extrême droit ou des personnalités politiques qui lui sont proches.
Nous attendons avec impatience le commentaire borderline de @RobertMenardFR !! #Nimes https://t.co/ypMGBcDjhn
— M2LC ن (@MLaChesnais) 25 février 2016
Sur Facebook, notamment sur les pages des journaux français, comme par exemple sur celle du Le Figaro, les réactions tournent en de véritables affrontements verbaux entres Français non musulmans et musulmans.a