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Grand Angle

Le détroit de Gibraltar a un rôle clé pour la flore du nord du Maroc

La flore du nord du Maroc doit beaucoup au détroit de Gibraltar et aux différents mouvements auxquels a été soumis ce dernier, selon des études menées par un groupe de recherche de l’Université de Séville et révélées ce vendredi. Explications.

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Le Narcisse papyraceus, une plante originaire de l'ouest de la méditerranée de la Grèce au Portugal ainsi que le Maroc et l’Algérie.
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C’est en analysant les zones importantes de la biodiversité de la flore méditerranéenne que le groupe de recherche «Ecologie, évolution et conservation des plantes méditerranéennes» de l’Université de Séville a fait cette découverte : Le détroit de Gibraltar joue un rôle clé pour la flore du nord du Maroc et du sud de l’Espagne, selon la note publiée sur le site de l'université.

Dans une première étude parue dans l'un des plus prestigieux magazines britanniques spécialisés, Proceedings of the Royal Society B, les chercheurs se sont servis de méthodes de reconstruction phylogénétique de plantes en provenance d’éco-régions d’Andalousie et du Rif. Ces expérimentations leur ont permis de découvrir qu’il existe une grande similitude entre la flore de ces deux zones de la méditerranée. Et d’après leurs recherches, cela s’explique par les processus de formation du détroit de Gibraltar avec des connexions intermittentes dans les temps géologiques relativement récents.

Une donne qui explique la géographie des plantes. Selon les chercheurs, les flores des contrées les plus orientales sont constituées par des lignées récentes et d’autres phylogénétiquement proches qui se sont diversifiées en parallèles. Par contre les lignées les plus anciennes tendent à être remplacées petit à petit en Andalousie et dans le Rif en suivant les gradients de précipitations.

Cas d'espèce

Dans une deuxième étape par ailleurs, les chercheurs se sont attardés sur le cas du Narcissus papyraceus, une plante de la famille des Amaryllidaceae, que l’on retrouve au nord de la méditerranée de la Grèce au Portugal ainsi qu’au Maroc et en Algérie. Au moyen de techniques les plus modernes d'analyse génétique, ils ont pu démontrer comment l’existence du détroit de Gibraltar influence le croisement entre plantes de différent type, style et taille.

«Ces deux études font partie d'un vaste programme de recherche initié par ce groupe qui essaie de comprendre l’origine des mécanismes évolutifs et écologiques qui ont provoqué l’actuelle biodiversité de notre région, l'une des plus grandes biodiversités d'Europe et de la Méditerranée en termes de population et d'écosystème», explique le directeur de l'équipe de recherche, le professeur Juan Arroyo Marin.

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