Maroc - Etats-Unis : Washington souhaite une participation militaire des FAR en Libye

Salaheddine Mezouar a rencontré, hier soir à Washington, John Kerry. L’avenir politique de la Libye était au cœur des discussions entre les deux responsables. Un sujet qui était, par ailleurs, au menu des discussions entre le roi Mohammed VI et François Hollande.

Washington mobilise en effet ses alliés en vue de prendre part à l’opération militaire qu'elle prépare -sous le parapluie de l’OTAN- en Libye. Les préparatifs sont dans un stade déjà avancé. Les Américains ont confié le commandement de l’intervention à l’Italie, l’ancienne puissance coloniale. Il ne reste que quelques réglages avant de donner l’assaut sur les bastions de Daesh à Syrte et ceux d’Al Qaida à Derna.

Washington cherche l’appui du Maroc

Le sujet revêt un intérêt capital pour l’administration Obama. Dans une déclaration devant la presse, John Kerry a évoqué trois fois la Libye. En revanche Salaheddine Mezouar s’est contenté de se référer implicitement à la situation que traverse le pays maghrébin.

Il est clair que Washington souhaite une participation directe de Rabat dans son nouveau projet de guerre. A cet effet, elle a dépêché les 16 et 17 février, le sous-secrétaire d’État américain chargé des Affaires politiques, Thomas Shannon, à Rabat. La première étape d’un périple qui le conduira en Tunisie, les 18 et 19 février, et en Algérie les 20 et 21 du même mois. Deux Etats qui refusent toute intervention armée étrangère en Libye. La tournée promotionnelle de Shannon comprendra également deux jours au Mali et se terminera le 24 février au Burkina Faso.

Vingt-quatre heures après le départ de l’adjoint de John Kerry de Rabat, c'est au tour de l'OTAN d'envoyer son secrétaire général délégué, Alexander Vershbow. Le responsable s’est entretenu séparément avec l’inspecteur général des FAR et commandant la zone sud, Bouchaïb Aroub, et le ministre délégué chargé de l'Administration de la défense nationale, Abdeltif Loudyi. Là aussi, la Libye était au centre des discussions.

La visite de Mezouar à Washington intervient seulement deux jours après le déplacement d’une délégation américaine, conduite par l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger, dans les camps de Tindouf. Etait-ce un message en direction de Rabat par le département d'Etat ?