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Grand Angle

Maroc : Benkirane et Hassad se disputent la supervision des législatives du 7 octobre

A huit mois des législatives, Abdelilah Benkirane veut s’imposer comme l’interlocuteur privilégié des partis. Mais à ce niveau, son ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, a déjà pris une longueur d’avance. Même si sa marge de manœuvre est réduite, le chef du gouvernement garde une importante carte entre ses mains.

Publié
Photo : MAP
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Après les communales et régionales de 2015, Benkirane et Hassad se disputent la supervision des législatives du 7 octobres 2016. Pour tenter d’affirmer son autorité sur le sujet, le chef du gouvernement commence à partir d’aujourd’hui une série de rounds de discussions avec les chefs des différents partis marocains sur la préparation du prochain scrutin. Il réplique ainsi aux réunions qu’aurait tenues son ministre de l’Intérieur, à l’abri des caméras, avec les mêmes leaders politiques.

Baisse du seuil : une carte entre les mains du PJDiste

Même si son "concurrent" a une longueur d’avance, le secrétaire général du PJD ne perd pas espoir de renverser la tendance en sa faveur. Pour cela, il compte sur l’adhésion des petites structures partisanes à son projet. Il serait prêt à leur accorder une concession sur leur principale revendication, en l’occurrence le seuil d’éligibilité de 6% pour les listes locales. Ce chiffre avait été imposé à l’automne 2011 par le département de l’Intérieur, dirigé à l’époque par Taïb Cherkaoui, au grand dam de huit petits partis.

Cinq ans plus tard, ce groupe pourrait se voir renforcer avec l’arrivée de deux nouvelles recrues, ayant un passé de «grandes» formations politiques. L’USFP et le PPS ne seraient en effet plus insensibles à une baisse du seuil pour le descendre à seulement 3%. Il y a quelques années pourtant, la direction du parti de la Rose défendait bec et ongles un seuil à 10%. C’était le seul remède contre l’émiettement de la carte politique, martelaient Mohamed El Yazghi, Abdelouahed Radi et les autres ténors de l’USFP à l’époque. Il faut dire que le contexte politique a nettement changé.

En attendant une autre intervention du roi ?

Cette concurrence entre l’Intérieur et la présidence du gouvernement n’est pas sans rappeler celle qui avait prévalu lors de la préparation des communales et régionales de septembre 2015. Le différend entre les deux hommes avait été finalement tranché par le roi Mohammed VI à l’occasion du conseil des ministres du 15 octobre 2014.

Dans un communiqué du cabinet royal, le souverain, tout en soulignant «le rôle imparti au chef du gouvernement dans la supervision des élections», avait «donné ses instructions aux ministres de l’Intérieur et de la Justice pour veiller à l’intégrité des opérations électorales». Impliquer Ramid dans le processus avait été la petite consolation pour Benkirane et ses «frères», mais dans la pratique c’est le ministère de l’Intérieur qui est resté aux commandes.

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