Plus de trois ans après le Danielgate, les conditions d’octroi des grâces royales aux détenus ont franchi, cet après-midi à l’occasion de la session hebdomadaire des questions orales, la porte de la Chambre des représentants. Le groupe istiqlalien a interpellé le ministre de la Justice sur ce qu’il a qualifié de «zones d’ombres» et de «suspicions» qui entourent le déroulement des opérations.
Mustapha Ramid a déclaré rejeter les «allégations» du député Abdellah Bekkali, affirmant qu’en quatre années d’exercice à la tête du département de la Justice, il n’avait reçu la moindre réclamation de la part d’un détenu qui n’ayant pas bénéficié de la grâce royale. Le PJDiste a enchainé en saluant le travail mené par les membres civils et militaires de la commission chargée de ce dossier.
Calcul politicien
Dans son commentaire de la réponse du ministre, l’élu de la Balance a demandé un assouplissement des conditions d’octroi de la grâce en vue de permettre aux «petits trafiquants de drogue» de bénéficier de la mesure au même titre que les autres prisonniers. Bekkali visait essentiellement les condamnés de sa circonscription électorale : Larache. Il a ensuite demandé une amnistie générale au profit de l’ensemble des personnes impliquées.
Cette drôle de requête n’est pas sans rappeler celles déjà formulées par le PAM et l’Istiqlal. Pour mémoire, à une année des communales du 4 septembre 2015, les deux formations d’opposition avaient fait campagne tambour battant pour accorder des grâces au profit de détenus pour trafic de drogue. Leurs demandes avaient été toutes rejetées par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad.
Dans la foulée de l’affaire Daniel Galvan, le ministre de la Justice avait souligné, en décembre 2013, devant les députés de la commission de la justice à la Chambre des représentants que les criminels sexuels, les violeurs d’enfants et les pédophiles, les falsificateurs de documents officiels ou financiers et les trafiquants de drogue étaient totalement exclus de la liste des candidats aux grâces royales.