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Grand Angle

HRW : « Le Maroc n’est pas un modèle dans la région » mais connaît « certaines avancées »

Human Rights Watch affirme dans son rapport mondial 2016, que le Maroc n’est pas un modèle de réforme concernant les droits humains. Mais ce constat n’empêche pas l’ONG de saluer «certaines avancées» réalisées l’année dernière par le royaume.

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Dans rapport mondial 2016 sur les droits de l’Homme, Human Rights Watch explique ne pas être persuadé que le royaume constitue une exception dans la région MENA. «Il se peut que le Maroc ne soit pas secoué par les troubles et les massacres comme nombre d’autres pays du Moyen Orient, mais il n’est pas non plus le modèle de réformes qu’il prétend», constate Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.  

Encore une fois c’est la justice qui cristallise la majorité des critiques de l’ONG internationale. Elle pointe notamment du doigt l’absence de garantie pour les suspects leur permettant de «bénéficier de procès équitables» devant les tribunaux. Elle dénonce également des condamnations basées sur des «déclarations préparées par la police» et le fait que des «personnes ont été placées en détention en vertu de lois criminalisant l’homosexualité et l’adultère».

Human Rights Watch n’a pas oublié de mentionner les interdictions d’événements organisées, durant 2015, par l’AMDH. D’autres associations en rupture de ban avec la ligne officielle ont été frappées par la même mesure. En témoigne l’atelier de formation de la section d’Amnesty Maroc à Tanger en décembre dernier ou encore l’arrestation de cinq activistes pour «atteinte à la sûreté intérieure» après qu’ils ont organisé un atelier bénéficiant d’un financement étranger sur le journalisme citoyen.

HRW regrette également que «les grâces royales accordées pendant l’année 2015 n’ont concerné aucun des nombreux activistes condamnés durant les années précédentes dans des procès inéquitables».

Quelques observations positives

Le rapport de HRW a cependant reconnu «certaines avancées au Maroc» en 2015. Il prend en exemple «la reconnaissance légale, pour la première fois, octroyée à une organisation de défense des droits humains sahraouie très critique à l’égard de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental». L’ONG fait ici allusion à L’Association sahraouie des victimes de violations des droits de l’Homme (ASVVDH) qui avait reçu son récépissé de la wilaya de Laâyoune le 26 juin 2015.

Le statut juridique temporaire accordé aux étrangers reconnus comme réfugiés par le HCR, est également un autre point salué par l’association. HRW a aussi mis en avant la loi mettant fin aux procès militaires d’accusés civils. Néanmoins, HRW déplore que l’entrée en vigueur de ce texte n'ait pas pu bénéficier «rétroactivement aux prisonniers déjà condamnés par des tribunaux militaires», faisant référence au groupe des 24 détenus sahraouis de Gdim Izik.

HRW conclut la partie réservée au Maroc en demandant une levée de l’interdiction des visites de ses enquêteurs et de ceux d’Amnesty au royaume.

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