Indice de perception de la corruption : Le Maroc dégringole de 8 places

Alerte "orange" à la corruption dans le secteur public pour le Maroc ! Le royaume est en mauvaise posture dans l'Indice 2015 de perception de la corruption rendu publique ce mercredi 27 janvier par Transparency International. Pour classer les 168 pays présents au classement, l'ONG international qui se base sur les données de 11 institutions internationales comme la Banque mondiale, le Forum économique mondiale mais aussi sur l'avis d'experts. Ces pays sont ensuite notés sur une échelle de 0 à 100 en faisant la somme des données collectées. Selon la note obtenue, un pays se voit attribuer une couleur: jaune (pour les pays "propres mais pas exempt de corruption"), rouge clair et orange (pays caractérisés par une un certain degré de corruption dans les institutions publiques) et rouge foncé (pour les pays très corrompus). 

Logé à 80ème place dans le classement de 2014, le Maroc a fait une chute de 8 places. Avec un score de 36/100, le Maroc est classé à la 88ème place du classement 2015. Une place peu enviable qu'il partage ex-aequo avec des pays comme l'Albanie, l'Algérie, l'Egypte, l'Indonésie, le Pérou et le Suriname. L'évolution du royaume dans l'Indice de perception de la corruption, s'est faite en dents de scie ces dernières années. En 2012, le royaume occupait la 88ème place sur un total de 174 pays avant de retomber à la 91ème place sur 177 pays l'année suivante. 

Comparé aux autres pays de la région MENA, le royaume est à la traîne. Il se classe en compagnie de l'Algérie et de l'Egypte à la 10ème place dans une région dominée par le Qatar (22ème au classement mondial devant la France), les Emirats Arabes Unis (23ème), Israël (32ème), la Jordanie (45ème), l'Arabie Saoudite (48ème), le Bahreïn (50ème), le Koweït (55ème), Oman (60ème) et la Tunisie (76ème). Pourtant malgré sa mauvaise place, le Maroc devance des pays comme le Liban (123ème), l'Iran (130ème) et la Syrie (154ème). Le Maroc est également devant les 3 pays de la région MENA figurant parmi les plus corrompus au monde : Le Yémen (154ème), l'Irak (161ème) et la Libye (161ème). 

Un recul sur les promesses gouvernementales de lutte contre la corruption

Au niveau africain, le Maroc ne fait guère mieux puisqu'il se classe à la 17ème place. Le leadership continental est mené par le Botswana (28ème au classement mondial), le Cap-Vert (40ème) et les Seychelles (40ème). Le Rwanda (44ème) ex-aequo avec l'Ile Maurice et la Namibie (45ème) complètent le TOP 5.

Avant même la publication officielle des conclusions du classement 2015, la section Maroc de Transparency avait commenté les mauvais résultats du royaume. Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction, la section marocaine de l'ONG internationale explique ce mauvais classement par un recul des promesses gouvernementales par rapport à la lutte contre la corruption. "Les signaux de recul par rapport aux promesses de lutte contre la corruption portées par le discours officiel depuis 2011 et la persistance de l’impunité sont, probablement, à l’origine de cette évaluation négative", a fait valoir Transparency Maroc la veille de la publication du classement.

Et la section marocaine d'ajouter, "l’adoption de la loi sur l’instance de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption et celle, en cours, sur l’accès à l’information, ont ainsi pu altérer une image internationale déjà dégradée". Plus loin, le bureau marocain de l’ONG martèle même que "ces deux textes constituent en effet une régression manifeste par rapport aux dispositions  constitutionnelles et aux engagements officiels."

Au classement mondial, la Somalie et la Corée du nord (167ème) ainsi que l'Afghanistan (166ème) sont les pays les plus corrompus de la planète. Le Royaume-Uni est 10ème au même titre que l'Allemagne et le Luxembourg. Les Etats-Unis quant à eux se retrouvent à la 16ème place et la France à la 23ème place. 

Le haut du classement est occupé par le Danemark, la Finlande (2ème) et la Suède confortant l'avance des pays scandinaves dans la gestion des biens publics. Ils sont suivis par la Nouvelle-Zélande (4ème), les Pays-Bas, a égalité avec la Norvège, qui complètent le TOP 5 mondial.