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Grand Angle

Centre médical pour réfugiés à Casablanca : Début des ennuis pour le Dr Zouhair Lahna ?

Dix jours à peine après l’ouverture du centre médical pour réfugiés et Marocains démunis au quartier Farah Salam à Casablanca, le Dr Zouhair Lahna a reçu la visite d’une commission d’information relevant du ministère de la Santé. Et la description qu’il en fait semble présager du début d’une période potentiellement difficile pour le projet. Malgré tout, le chirurgien obstétricien reste positif. Explications.

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Centre médical pour réfugiés à Casablanca : Début des ennuis pour le Dr Zouhair Lahna ?
Centre médical pour réfugiés à Casablanca : Début des ennuis pour le Dr Zouhair Lahna ?

Début des ennuis pour Dr Zouhair Lahna ? Sa publication, ce mardi matin, sur Facebook en dit long sur ce que pourrait être la position des autorités par rapport à ce projet. Il a en effet reçu, lundi 25 janvier, la visite d’une commission d’information relevant du ministère de la Santé.

Une idée «qui dérange»

Ce qui surprend le chirurgien obstétricien, c’est le timing des autorités qui font une descente sur le terrain une semaine seulement après la pré-ouverture. «Ce n’est pas une procédure normale. On fait ça pour les cliniques. Ici, nous ne sommes qu’un petit centre de rien du tout», commente le chirurgien obstétricien joint par Yabiladi.

Pour Dr Lahna, cette descente ministérielle n’est pas fortuite. Il explique dans sa publication que l’idée de son projet «dérange». D’après son récit des faits, les médecins ayant effectué cette mission seraient «pétris de mauvaises intentions sur l’objectif» et auraient «des doutes sur la finalité du centre». De plus, «on m’a intimé de retirer le mot centre et sur l’action médico-social, me demandant également de retirer le mot social. Comme si la médecine n’était pas une discipline sociale», explique-t-il.

Le centre submergé par des patients menteurs ?

L’autre souci du département du professeur El Houssaine Louardi, selon le Dr Lahna, serait de voir le nouveau cabinet se transformer en centre médical pour tous les citoyens qui pourraient mentir en se faisant passer pour des réfugiés ou des Marocains démunis. «Comment puis-je pénétrer la conscience des gens et savoir s’ils mentent ou pas ?», se demande le chirurgien, estimant que même si les patients mentent, «ce n’est pas mon problème, c’est le leur».

Par ailleurs, toujours selon Dr Lahna, les agents du ministère craignent que le centre mette en difficulté les médecins généralistes établis dans le quartier de Farah Salam, qui pourraient voir les riverains déserter leurs cabinets. Mais là encore, l’obstétricien estime que le niveau social de ces hommes et femmes rend difficile leur recours régulier à la médecine privée.

Le ministre doit consulter le rapport avant tout commentaire

Au ministère de la Santé, on s’interdit de tout commentaire pour l’instant. «On vient de faire la mission. Le rapport est en cours d’élaboration. Les informations vont d’abord être transmises à monsieur le Ministre», déclare à Yabiladi l’inspecteur général, Dr Lahcen Chtibi.

De son côté, Dr Lahna s’attend à d’autres expériences du même genre. «Le climat ambiant n’est pas fait pour encourager de telles initiatives. Je le savais parce que j’ai grandi dans ce climat suspicieux et malsain. J’ai pris des risques en le mettant en place et je m’attends à d’autres difficultés ou intimidations», a-t-il indiqué, espérant que cela ne nuira pas à son projet.

Le Dr Lahna pense que la récente interview accordée à Yabiladi en fin de semaine dernière a contribué à attirer l’attention des autorités sur son projet. Mais il dit ne pas chercher de problèmes et entend accomplir une mission «noble». «Je souhaite recréer un climat de confiance entre les patients et les médecins, une confiance qui a disparue», regrette-t-il. Toutefois, ce médecin engagé croit ne pas être le seul au Maroc. «Evidemment, il y a des médecins de qualité, qui ont la main sur le cœur, faisant parfois des consultations gratuites dont personne n’est informé. Mais le système dans son ensemble est pourri». Une question qu’il avait abordée abondemment lors d’un entretien avec la Nouvelle tribune en février 2012.

Sur Facebook, Dr Lahna bénéficie d’un énorme soutien. Les internautes, dont des MRE, s’insurgent contre l’attitude des autorités vis-à-vis de cette «noble initiative», comme qualifiée par l’un d’eux. «Le genre de nouvelle qui brise ta volonté d'investir au bled», estime R. I.

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Courage
Auteur : unerosedesvents
Date : le 27 janvier 2016 à 10h37
En partie vrai mais il est a rappeler que le centre propose des soins gratuits...d'où la difficulté de gérer les "vrais" et faux patients et tous les problèmes q cela découle. Les cabinets autour (et non hopitaux qui seraient ravis au contraire d'avoir appui) pourrait se plaindre d'une "concurrence déloyale"
D ou la nécessité et complexité de gestion entre autres difficultés
dr en immobilier
Auteur : fofinho
Date : le 27 janvier 2016 à 08h54
Je suis loin de la situation qui prévaut actuellement dans le pays, mais je me souviens des années 70/80 ou l'on assistait, à Casablanca du moins, à un véritable concours entre les médecins. C'était à celui qui arrivait à se faire le plus de fric et le seul objectif était d'investir dans les immeubles au point ou l'on parlait à l'époque de "docteur en immobilier". Maintenant ça a peut être changé, vu que le foncier est devenu plus cher..
Il en faudrait plus comme lui...
Auteur : matis79
Date : le 27 janvier 2016 à 00h34
Cette histoire si elle se confirme est la démonstration que le système est pourri.
Pourquoi aller chercher des poux à un brave type, alors qu'on devrait lui remettre une médaille et que l'état devrait l'aider même, au lieu de ça on invente des problèmes, car certains ont des intérêts et que ce médecin les dérange.

Si les gens mentent et viennent se soigner dans son centre c'est bien la preuve qu'il y a un gros problème niveau santé au Maroc, et que son centre doit être de meilleure qualité que les hôpitaux publics. Contrairement aux hopitaux, sans parler des cliniques privées, ce médecin travailler par humanisme.

Les autorités marocains devraient au moins faciliter ce genre d'initiatives et les encourager au lieu de lui mettre des bâtons dans les roues. Les autorités devraient empêcher quiconque (fonctionnaires corrompus, ou concurrents zêlés qui ont du piston) de perturber son activité.
Des bons
Auteur : unerosedesvents
Date : le 26 janvier 2016 à 17h18
Il y'a de grands talents de très bons chirurgiens medecins au Maroc qui font un travail formidable. Ce n est malheureusement pas le cas de tous qui pour d'autres un business juteux. Le Maroc new génération se doit comme cela l'est dans la lutte contre la corruption d'intervenir pour mettre un terme aux abus.
Mission o combien difficile mais nul doute que le ministère s'attele a sa tâche.
Le ministre a déjà fait beaucoup pour la santé au Maroc et il y'a encore a faire, c est un très grand chantier.
Courage et tbarkellah a tous ceux qui œuvrent pour cette Dounia w akhira
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