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Grand Angle

Maroc : Les MRE s’insurgent contre le vote électronique pour les élections législatives de 2016

A huit mois des législatives de 2016, les concertations ont débuté quant au vote des Marocains résidant à l’étranger et l’orientation vers laquelle semblent tendre les autorités est loin de faire l’unanimité. Alors que le Maroc s’oriente vers le vote électronique, les MRE dénoncent une fuite en avant pour éluder la vraie question de la participation électorale de cette catégorie de Marocains à savoir, leur éligibilité.

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Temps de lecture: 3'

«Les MRE ne sont pas des cobayes électoraux», martèle l’association Cap Sud MRE dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction. L’organisation réagit ainsi au vote électronique vers lequel le Maroc semble s'orienter.

En effet, un séminaire à ce sujet a eu lieu, mardi 19 janvier, à la Chambre des conseillers, en partenariat avec le CNDH et la Fondation internationale pour les systèmes électoraux, basée à Washington, rapporte L'Economiste. «L’Etat peut prévoir un système de vote électronique ou par téléphone au profit de cette catégorie de Marocains, notamment en installant des ordinateurs dans des bureaux de vote au niveau des ambassades», a expliqué Claude Rioux, expert international de la Fondation, estimant que «plusieurs experts internationaux peuvent accompagner l’Etat en matière de mise en place du process dédié au vote informatisé». Toutes les instances présentes pensent ainsi trouver une alternative au vote par procuration, qui s’est avéré être un échec en 2011.

Pour Cap Sud MRE, la démarche des autorités est «contestable et va à l’encontre des principes qui devraient être l’essence même de ces institutions». «On veut adopter un palliatif au même titre le vote par procuration de 2011, alors qu’il ne s’agit que de votes complémentaires au vote direct», dénonce le président Salem Fkire. «Les MRE veulent un vote direct dans les consulats en fonction du lieu de résidence, pour avoir des circonscriptions et donc des parlementaires», ajoute ce responsable associatif qui milite depuis des années pour que la voix des MRE soit prise en compte dans les décisions du royaume chérifien.

«Je vis en France. En quoi me concerne le député de mon village d'origine ?»

Selon l’Association, cette orientation -qui n’est pas nouvelle en soit puisque déjà évoquée lors des dernières législatives- a pour principal but de «noyer le poisson». En plus du droit de vote, la Constitution donne droit à l’éligibilité des MRE. Cependant, l’amendement y afférent est toujours attendu, alors qu'il s'agit d'une vieille demande au sein de la communauté.

«La vraie question est de savoir si un citoyen de Laâyoune va voter pour un parlementaire d’une circonscription de Rabat ou Tanger et vice-versa. C’est ce qu’on nous demande de faire», dénonce encore M. Fkire. «C’est ridicule Je ne vais pas voter pour un parlementaire d’Agadir, il ne peut pas répondre à mes besoins», ajoute-t-il.

Et nombre de MRE pensent ainsi. C’est le cas de Boualam Azahoum du collectif Justice et dignité pour les chibanis. «Je suis originaire de Guessis, je vis en France, mes enfants également. En quoi le député de mon village d’origine me concerne», se demande-t-il, estimant que le vote électronique «est une manière d’éluder cette question de fond».

Et la 1ère génération dans tout ça?

Par ailleurs, le vote électronique est également perçu par Cap Sud MRE comme une «exclusion de facto» de toute la 1ère génération de Marocains du monde» alors que ces vieux «sont les premiers à vouloir participer au destin civique» de leur pays d’origine. Ahmed Katim en tout cas vit très mal le fait de ne pas pouvoir choisir un représentant MRE. Malgré cette lacune, il attache un intérêt particulier à la vie politique du Maroc. En 2011 et il a été déçu et espère que ce ne sera pas le cas cette année encore. «Je m’étais présenté au consulat pour voter et ils m’ont dit que je devais aller au Maroc», raconte ce retraité de la SNCF. «Tous les autres pays permettent à leurs ressortissants de voter à l’étranger, mais nous les Marocains n’avons pas cette possibilité. Ce n’est pas normal», juge-t-il, préférant le vote direct.

Les autorités marocaines ont souvent argué que l’organisation du vote direct reste complexe pour les citoyens établis à l’étranger notamment pour des considérations logistiques. Pour Cap Sud MRE, un tel argument est réducteur pour un pays comme le Maroc «qui a postulé pour la coupe du monde en 2010 et qui organisera la COP22 cette année».

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Titre bidon
Auteur : alone76
Date : le 26 janvier 2016 à 14h04
Il faut dire Cap sur MRE s'insurge. Les MRE n'ont pas été consultés !!!
Quelle ambiance reigne dand le parlement ?
Auteur : moirk
Date : le 26 janvier 2016 à 09h09
J´ai eu l´occasion de voir des débats au parlement marocain. Je me demande si un homme serieux ou une femme sérieuse peut accepter de faire partie de cette institution. L´image que donnent ces pseudo-parlementaires de cette institution justifie que les décisions importantes pour le pays se prennent ailleurs. Son existence n´est que pour la vitrine malheureusement ......
Même les vrais analphabètes font partie de cette insitution...
Certains MRE veulent bien faire partrie du parlement pour quelques privilèges. Enfin ces MRE peuvent bien contribuer á cultiver la médiocrité qui régnent dans ce parlement.
Dernière modification le 26/01/2016 09:11
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