Le gouvernement Benkirane n’est pas prêt de céder pour satisfaire le cahier revendicatif des enseignants-stagiaires. Sur un ton très menaçant, le ministre délégué au Budget, Driss Azami, a déclaré lors d’un point de presse ce jeudi, que son cabinet interdira toutes contestations non-autorisées des étudiants des centres régionaux des métiers d’éducation et de formation. Dans le viseur du PJDiste figure la marche nationale du dimanche 24 janvier à Rabat.
A moins d'une annulation dans les prochains trois jours par la Coordination réunissant les 10.000 stagiaires, il est à craindre à nouveau une intervention musclée des forces de sécurité à l'instar de celle du jeudi 7 janvier à Casablanca et Inzegan.
Le gouvernement offre un dialogue sous condition
Le ministre a réitéré le refus catégorique de l’exécutif pour un retrait des deux très controversés décrets ministériels adoptés par le cabinet Benkirane en juillet dernier. Le premier (n° 2.15.5882) a mis un terme à l’intégration automatique des concernés dans la fonction publique après la fin de leur période de formation. Et le deuxième (n° 2.15.5889) a réduit de plus de moitié leur bourse mensuelle, passant de 2 454,51 dirhams à seulement 1 200.
Une fois énoncé les conditions de son gouvernement, Azami s’est dit ouvert au «dialogue mais dans ce cadre-là uniquement», rejetant ainsi toutes les médiations menées par des forces syndicales et politiques pour désamorcer la bombe. Dimanche 17 janvier, le ministre de l’Intérieur, qui a pris le dossier en main de la présidence du gouvernement, s’est entretenu avec une délégation de représentants des grands syndicats. Mohamed Hassad a sollicité une intervention des centrales.
Au moment même où Driss Azami proférait ses menaces, les enseignants-stagiaires suspendaient leurs grève de la faim observée dans des centres de formations depuis le mercredi pour justement se préparer à la marche du dimanche 24 janvier.