La presse électronique marocaine est dans la ligne de mire de l’Istiqlal. Hier après-midi, à l’occasion de la session hebdomadaire des questions orales à la 2ième Chambre, le président du groupe du parti de la Balance s’en est violemment pris aux sites d’actualité en ligne. Abdeslam Lebbar a ouvertement appelé le ministre de la Communication à révéler au grand public les «mécanismes gouvernementaux de contrôle» de ces sites.
Le conseiller a accusé la presse qui monte au Maroc de «diffuser de fausses informations», de «perturber» le travail des responsables et d’«atteinte à l’intégrité territoriale» du pays. Deux de ces accusations pourraient conduire directement les journalistes en prison s’ils étaient condamnés.
Plus royaliste que le roi
Poursuivant son attaque, l’Istiqlalien a exhorté le gouvernement Benkirane à «sévir avec force» contre lesdits médias pour leur «impudence». «Ces plumes ne méritent pas la liberté et les garanties juridiques que nous leur avons offert», a-t-il martelé.
Cette intervention est assez surprenante, d’abord par son ton, habituellement réservé à l’exécutif et à ses proches alliés, et ensuite par son timing. A l’heure où le Maroc est encouragé par ses partenaires internationaux, notamment l’Union européenne et les Etats-Unis, à accorder plus de liberté d’expression à ses médias, il est étonnant de voir un conseiller normalement issu de l’ «opposition» se prononcer pour un retour en arrière.
Dans sa réponse, le ministre de la Communication s’est montré plus modéré que l’élu de la Balance. Mustapha El Khalfi a indiqué que son département est en contact permanent avec les supports qui «enfreignent les règles de la déontologie professionnelle et portent atteinte à la vie privée des personnes».