Le maire FN et le préfet sommés d'ouvrir la mosquée de Frejus

Dans une ordonnance rendue hier, le Conseil d'Etat français a tranché dans le bras de fer opposant l'association El Fath au maire de Fréjus et au préfet du Var. L'institution donne 3 jours au préfet pour délivrer l'autorisation d'ouverture de la mosquée de Fréjus, bloquée depuis la fin des travaux au printemps 2015, rapporte le quotidien Le Monde.

 Petit rappel des faits qui ont longtemps fait traîner l'ouverture de la mosquée. Le maire FN de Fréjus, David Rachline avait refusé d’autoriser l'ouverture de la mosquée après l'achèvement des travaux en remettant en question l'autorisation de construire délivrée par son prédécesseur. Mais le tribunal administratif de Toulon lui avait ordonné de revoir sa décision. L'élu d'extrême-droite avait passé outre l'ordonnance du tribunal poussant le Conseil d'Etat à lui infliger le versement de 6500 euros au profit de l'Association Al Fath. Sans succès.

L'association Al Fath s'était alors tournée vers le préfet pour obtenir l'autorisation. Mais ce dernier avait aussi refusé de la délivrer à l'association. Le préfet avait estimé qu'il n'y avait d'urgence à délivrer une telle autorisation. Mais l'ordonnance du Conseil d'Etat lui a indiqué que l'affaire avait trop traîné et que le refus du préfet constituait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue le droit à un recours effectif". 

Le feuilleton judiciaire de la mosquée de Fréjus est loin de connaître son épilogue. Le permis de construire de la mosquée a été attaqué en correctionnel. Lors de l'audience sur le permis de construire, le procureur a réclamé la démolition de la mosquée en dénonçant "un montage juridique" qui aurait permis, selon lui, à l'association qui n'était pas propriétaire de la totalité des terrains de construire l'édifice.