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Grand Angle

Maroc : La lutte contre la violence sur les femmes passe par la formation des professionnels selon Amnesty

Les violences faites aux femmes persistent au Maroc. Le HCP révélait fin novembre dernier que 55% des femmes mariées au royaume sont victimes de violences conjugales, les femmes célibataires étant aussi soumises à tout type de violence. Pour Amnesty international, la formation des professionnels est un moyen efficace pour lutter contre ce phénomène.

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La lutte contre la violence sur les femmes au Maroc passe par la formation des professionnels, selon Amnesty International qui a révélé jeudi les expériences menées à Meknès et qui portent leurs fruits.

L’ONG a lancé des formations destinées aux professionnels de la lutte contre la violence faites aux femmes qui ont débuté en avril 2015. 30 personnes dont des membres d’associations des droits de l’homme, des militants et avocats y ont pris part. Pendant une semaine, ils ont reçu une formation juridique et des conseils sur la façon d’aider les femmes risquant des préjudices physiques, sexuels ou psychologiques.

Pour que les Marocaines sachent ce que disent les conventions signées par Rabat

En effet, la formation d’Amnesty s’articule beaucoup plus autour des normes juridiques internationales. «Nous voulons qu'ils soient en mesure de défendre l'idée selon laquelle le Maroc a signé des conventions internationales sur la protection des droits des femmes, ce qui signifie qu'il doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la mise en œuvre de ces conventions à travers le pays», explique Touria Bouabid, coordonnatrice du programme éducation aux droits humains à Amnesty International Maroc. Une fois formés, souligne-t-elle, les professionnels sont «en mesure de travailler avec des femmes en utilisant une approche fondée sur les droits».

Et la tâche n’est pas toujours aisée. Car la plupart des femmes susceptibles d’être soumises aux problèmes de violences sont analphabètes, n’ont pas accès non plus à l'information ou aux ressources leur permettant de comprendre leurs droits fondamentaux. Mme Bouabid cite à titre d’exemple les cas de jeunes filles de 16 ans, mariées de force et maltraités tous les jours physiquement et sexuellement par leurs maris, mais qui ignoraient que ce n’était pas normal.

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes célébrée le 30 novembre dernier, le Haut-Commissariat au Plan révélait que plus de moitié des femmes mariées au Maroc, soit 55%, sont victimes de violences conjugales. Et selon un rapport de l’Unicef paru un an plutôt, 63% des femmes marocaines pensent que la violence conjugale est justifiée.

Toucher les plus jeunes

En raison de l’analphabétisme d’un grand nombre de ces femmes, Amnesty éprouvent parfois des difficultés avec le dialecte. «Il peut être très difficile de leur expliquer en darija, ce qu’est le droit international ou quels sont leurs droits en tant que femmes», relève Mme Bouabid.

Toutefois, l’ONG arrive à s’en sortir. Le but étant que ces professionnels formés en forment d’autres, souligne l’ONG, le type de formations qu’elle a développé «a depuis multiplié l’impact et conduit à une augmentation des projets éducatifs au bénéfice d’autres femmes dans la région».

De plus, le programme s’est également étendu aux plus jeunes. Tous les deux mois, les élèves âgés de 15 à 20 ans sont réunis pour participer à des débats et activités participatives pour ainsi apprendre de manière ludique à identifier les actes de discrimination. Les jeunes filles quant à elles apprennent également comment se protéger des violences physiques et sexuelles, ainsi que comment présenter leur mésaventure devant la police ou en justice.

Le projet de loi de Hakkaoui bientôt présenté au Conseil du gouvernement

A la Chambre des représentants la semaine dernière, la ministre de la de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui, a annoncé que le projet de loi contre les violences faites aux femmes sera bientôt présenté en Conseil du gouvernement. Un projet qui, rappelons-le, a été remis au placard plusieurs fois et dont le gouvernement n’avait plus parlé depuis 2013, année où le texte avait suscité un tollé, car ne pénalisant pas le viol conjugal notamment. Selon Alyaoum 24, le texte aurait été revu.

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