TM dénonce «l’excès de pouvoir matérialisé par les mesures visant à empêcher l’association de conduire librement ses actions dans la légalité, et notamment à mettre à l’honneur publiquement les personnes de son choix». Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, cette organisation nationale de lutte contre la corruption parle de «décision politique» suite aux interdictions de tenir sa cérémonie de remise des prix de l’intégrité, instituée cette année.
Le motif de «réunion publique non déclarée» invoquée par les autorités pour empêcher la tenue de la cérémonie dans les locaux de l’association est battu en brèche par TM. Elle rappelle que sa cérémonie devait se tenir «sur invitation nominative dans un local privé», ce qui «ne relève pas» d’une réunion publique définie par la loi comme «toute assemblée temporaire mais concertée, ouverte au public».
Remise en cause de l’engagement des autorités à lutter contre la corruption
Pour TM, le «harcèlement grave» dont elle fait l’objet et qui lui «occasionne un préjudice considérable» affecte aussi «lourdement la crédibilité de l’engagement des pouvoirs publics à renforcer l’Etat de droit, à soutenir la société civile et à lutter contre la corruption».
L’association rappelle s’être heurtée à ses débuts à des «abus de pouvoirs similaires». Ce qui, aujourd’hui encore, n’entame en rien sa détermination à «exercer pleinement ses droits sans ingérence administrative ou politique indue». Transparency Maroc donne rendez-vous «dans un proche avenir» à ses «invités et [à] tous ceux qui souhaitent manifester leur attachement aux libertés fondamentales et leur engagement pour l’édification du Système National d’Intégrité» pour la tenue de la cérémonie.
Des bâtons dans les roues de Transparency ?
Cette cérémonie devait se tenir le 21 décembre dernier à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM), dans le cadre de la célébration de la Journée internationale contre la corruption. Mais, en raison «du dérangement ressenti par “ les responsables de l’Etat” (sic), la direction de la BNRM a fait marche arrière. Ce sera ensuite autour de la direction de l’Hôtel Tour Hassan (Rabat) d’obtempérer (après avoir réservée la salle pour Transparency Maroc) en exigeant «l’obtention d’une autorisation des autorités locales».
Mais selon TM les services de la Wilaya de Rabat ont refusé d’enregistrer la demande qui leur a été présentée pour «l’autorisation» exigée par l’hôtel, «sous prétexte qu’elle devait leur parvenir 48 heures avant la date de la manifestation». «Des obstructions successives» qui conduiront au transfert de la cérémonie dans les locaux de l’association. Mais là aussi, c’était sans compter avec la descente sur les lieux de «plusieurs responsables» dont «le Pacha» et «le Caïd». Ces deux derniers signifieront à Transparency Maroc que «les autorités s’opposaient à la tenue de cette réunion» qualifiée de «publique» et «non déclarée».