Avec le recul, elle a mis bout à bout les pièces du puzzle. La mère de Bilal Hadfi, un des terroristes qui a activé sa ceinture d’explosif, avait témoigné 10 jours avant les attaques de Paris dans le journal La Libre Belgique en tant que mère d’un djihadiste parti combattre en Syrie, rapporte le site DNH.
Dans son témoignage, Fatima Hadfi décrit son fils cadet de 20 ans comme «une cocotte minute». «J’avais l’impression qu’il allait exploser d’un jour à l’autre» avait-elle confié. Elle explique que son fils est parti en Syrie en février dernier en prétextant un voyage au Maroc pour se ressourcer et se recueillir sur la tombe de son père. Mais avant son départ pour la Syrie, le jeune homme se rend à l’appartement familial. «On a dû lui donner quelque chose pour gérer car il n’était pas dans son état normal», avait confié sa mère. «Quand il est venu à la maison, il avait les yeux rouges. Il m’a prise dans ses bras. Il savait que c’était un départ sans retour» ajoute-t-elle.
«Ma fille me téléphone pour me dire qu’elle vient me soutenir. Mes deux garçons arrivent et là je vois que quelque chose de pas catholique est arrivé. Ma fille me dit : 'Bilal est parti' » raconte-t-elle. «Il est mort ?» interroge-t-elle. «Non il est parti en Syrie » lui répond la sœur de Bilal. C’est ainsi que Fatima Hadfi apprend le départ de son fils pour la Syrie et non pour le Maroc. Fatima Hadfi avait remarqué chez son fils un changement de comportement.
Son fils n'a pas coupé entièrement le contact. Il l'avait appelé pour lui demander de le rejoindre en Syrie. «J’ai peur que tu meures et que tu ailles en enfer parce que tu vis dans un pays de kouffar» lui dira son fils au téléphone. Elle refuse et restera sans nouvelles de son fils pendant 3 mois. Elle apprendra par la suite que son fils s’est fait exploser aux alentours du Stade de France après avoir été refoulé à l’entrée parce qu’il n’avait pas de ticket.