Royaume-Uni: Un leader politique s'en prend aux musulmans suite aux attentats de Paris

Dans la série d’actes islamophobes et d’amalgames redoutés au lendemain des attentats de Paris, Nigel Farage a décidé d’apporter sa contribution. Dans un discours incendiaire devant la chambre des députés, le chef du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) s’en est pris dans des propos plein d’amalgames aux musulmans. «Il ya maintenant 3 millions de musulmans vivant en Grande-Bretagne. Cela représente une augmentation de 75% au cours des 10 dernières années», annonce-t-il dans son discours repris par The Mirror. «Et pourtant on sait qu’au sein de ce large groupe, il y a une aliénation, particulièrement chez les jeunes» ajoute-t-il.

Toujours sur la même lancée, le chef de l’Ukip estime qu’ «il y a un problème avec une partie de la communauté musulmane dans ce pays. Il y a un problème et nous devons être honnêtes sur cette question. Nous connaissions pendant des années ces prêcheurs de haine qui disaient des choses pour lesquels chacun d’entre nous pourrait être arrêter [s’il les avait prononcées, NDLR]. Nous connaissions les problèmes des chevaux de Troie que nous avions dans nos écoles et nos prisons», a-t-il poursuivi dans un discours proche des partisans de la théorie de la «cinquième colonne». Revenant sur les attaques meurtrières de Paris, Niger Farage déclare que «chacun de ces tueurs croyait qu’il faisait ce qu’il faisait au nom de l’islam».

Une critique de la politique migratoire de l’UE

Fidèle à la ligne de son parti eurosceptique, le leader populiste a critiqué l’Union européenne et sa politique migratoire. «Je pense que nous en sommes arrivés au point où nous devons admettre, qu’en Grande-Bretagne, en France et dans une grande partie du reste de l'Europe, que l'immigration massive et la division multiculturelle a pour l'instant été un échec». Il estime par ailleurs que l’UE met en péril la sécurité de la Grande-Bretagne en laissant entrer des terroristes se faisant passer pour des réfugiés.

Nigel Farage explique que le principe de libre circulation de l’UE a eu comme conséquence la «libre circulation des fusils Kalachnikov, la libre circulation des terroristes et la libre circulation des djihadistes ». Le leader populiste ne manque pas de rappeler que la Grande-Bretagne a une tradition judéo-chrétienne «ne devons pas laisser notre compassion en péril notre civilisation». C’est sans doute en anticipant des positions de ce genre que la ministre de l’Intérieur britannique, Theresa May, s’adressant à la Chambre des communes, expliquait un peu plus tôt hier que les attentats de Paris «n’avait rien à voir avec l’islam».

«Les musulmans britanniques et même du monde entier ont très clairement dit que ces événements étaient odieux » a déclaré la ministre de l’Intérieur. «Les attaques, a-t-elle dit, n’ont rien à voir avec l'Islam qui est suivi pacifiquement par des millions de personnes dans le monde». Un contrepoint au discours d’un Nigel Farage dont le parti mène une campagne pour acter le retrait de la Grande-Bretagne de l’UE. Doit-il pour autant exploiter des événements aussi tragiques que les attentats de Paris et de surcroit s’en prendre aux musulmans ?