France : Agressions racistes suite aux attentats de Paris

Trois plaintes ont été déposées hier à la préfecture du Morbihan suites aux heurts qui ont opposé la veille, des manifestants d'extrême droite à des contre-manifestants antifascistes, rapporte la presse locale. 

La manifestation d'extrême droite était prévue depuis des semaines mais elle s'est finalement déroulée dimanche. Le mot d'ordre de la manifestation a changé et s'est voulu plus offensif suite aux derniers attentats de Paris. D'autres manifestants ont battu le pavé pour scander des slogans antifascistes. Seulement la manifestation a vite dégénéré en heurts entre manifestants et contre-manifestants. 

Dans ce désordre, un homme d'origine maghrébine a été pris à parti et tabassé. «Non loin de notre magasin, un monsieur d'origine maghrébine a été pris par le col. 6 personnes l'ont mis à terre. C'était un défoulement sur lui. C'était déchirant, on ne pouvait pas lui porter assistance. Plus loin c'était exactement pareil. C'était de la violence et de la haine. On voyait qu'on était cerné dans la rue principale. Tous les magasins se sont fermés au fur et à mesure. On avait l'impression qu'on était en état de siège. C'était terrible, terrible... C'est une haine, une haine... Il y avait des jeunes mais aussi des quadragénaires. Ils disaient à la police et à la gendarmerie "on va les tuer, ils n'ont rien à faire ici», raconte une commerçante tenant boutique près du lieu de la marche.

«J'étais en train de tailler ma haie, un groupe de jeunes, 16-17 ans. Ils m'ont dit qu'ils étaient poursuivis par des manifestants d'extrême-droite et que plusieurs d'entre eux s'étaient fait frapper. Ils se sont réfugiés chez une vieille dame pour leur échapper», complète un autre habitant. La maire de Pontivy, Christine Le Strat ne cache pas son impuissance face à cette violence. «Déjà la manifestation qui était prévue m'inquiétait. Ils voulaient manifester contre les migrants et les étrangers. J'aurai préféré pouvoir l'interdire mais c'est la liberté d'expression... Même si ce sont des propos qui incitent à la division et la haine», confie-t-elle.