Comme prévu Tanger a connu, hier soir de 19h à 22h, la quatrième marche des bougies contre AMENDIS. La mobilisation des citoyens était au rendez-vous malgré un fort déploiement des forces de sécurité, destiné à empêcher les habitants des quartiers de Beni Makada ou Moghogha de rejoindre la Place des Nations.
«Un dispositif qui a réussi, dans un premier temps, à freiner l’arrivée des protestataires au centre de la ville avant de céder sous la pression» nous confie une source locale présente lors du rassemblement. La foule a ensuite marché de la Place des Nations vers le siège du consulat général de France, ponctué de slogans hostiles au chef du gouvernement.
Une marche malgré les gestes d’apaisements du gouvernement
La tenue de la marche d’hier intervient malgré les nombreux appels au calme du gouvernement à l’adresse de la population et dont le dernier était signé le jeudi 5 novembre par Abdelilah Benkirane à l’occasion de la réunion hebdomadaire du conseil du gouvernement. Des associations locales ont, par ailleurs, relayé ce message. «Elles ont rédigé un communiqué invitant les habitants à la retenue. Un texte distribué à grande échelle dans tous les quartiers de Tanger et même devant les mosquées lors de la prière du vendredi», explique à Yabiladi la même source.
Des sections de partis politiques, le PAM et l’USFP en l’occurrence, ont joué également la même partition mais sans réel succès. En revanche, les autres antennes politiques et syndicales ont préféré prendre une distance vis-à-vis de la gestion de l'exécutif sur ce dossier.
La marche du samedi 7 novembre de Tanger a eu des «répliques» dans les autres villes du nord. Fnideq, Tétouan, Mdiq et même Ksar Kébir ont connu des sit-in contre AMENDIS. Un mouvement qui menace de faire tâche d’huile. Hier soir, le quartier Derb Sultan à Casablanca a connu une opération d’extinction des lumières. Une action de solidarité avec les revendications des Tangérois mais qui pourrait se transformer en une protestation organisée contre les prestations de Lydec. D'autant que depuis une semaine des messages hostiles à la société française fleurissent sur les réseaux sociaux.