Marche verte : Grâce royale au profit de 37 salafistes, aucune pour les 23 sahraouis de Gdim Izik

Grâce royale exceptionnelle à l’occasion de la commémoration du 40ème anniversaire de la Marche verte. 4.215 détenus ont bénéficié de la mesure, et parmi eux 37 salafistes viennent de quitter leurs cellules. Une libération très attendue dans les milieux islamistes depuis plus de trois années. Elle couronne en effet un processus de révision de leurs idées radicales, appuyé par des demandes de grâce.

Le geste du roi Mohammed VI a permis à Hassan Khattab, une des figures de la tendance salafiste condamné à 30 ans de prison, de quitter vers une heure ce vendredi la prison de Salé. Il est considéré comme le chef du groupe, «Ansar Al Mahdi», démantelé en juillet 2006.

Après la libération de Mohamed El Fizazi, le 14 avril 2011, et Omar Haddouchi, Hassan Kettani et Abdelouhab Rifki en février 2012, Khattab a multiplié les initiatives de repentance. Il avait envoyé plusieurs lettres à qui de droit pour affirmer qu’il s’est totalement débarrassé de son passé radical justement à l’origine de ces deux arrestations en 2003 et 2006. Par ailleurs, c'est la deuxième fois qu’il bénéficie de grâces royales après celle de 2005. Reste à savoir si ces libérations de Hassan Khattab, Abderrazzak Soumah et les autres vont renforcer le camp salafiste ou au contraire accentuer ses divisions ?

Les 24 sahraouis de Gdim Izik restent en prison

La grâce royale de la Marche verte n’a pas touché les détenus sahraouis de Gdim Izik. Et pourtant des ONG internationales des droits de l’Homme et un député du PJD, Hamza Kentaoui, ont adressé des requêtes au gouvernement en ce sens.

Cette absence à une explication. Le dossier est toujours en examen à la cour de cassation. Après leur condamnation le 16 février 2013 à de lourdes peines par le tribunal militaire de Rabat, la défense avait interjeté appel. Normalement, la procédure de grâce royale n’est enclenchée qu’après l’expiration de tous les recours juridiques possibles.

Pour pallier cette absence qui pourrait susciter des grincements de dents auprès de certaines familles au Sahara, le communiqué du ministère de la Justice a annoncé que sur les 4.215 détenus graciés figurent des prisonniers sahraouis : 215 originaires de la province qui ont bénéficié de la grâce sur le reliquat de la peine d’emprisonnement et 218 d'une remise de peine d’emprisonnement.