La mosquée de Lunel dans l’Hérault en France est à la recherche d’un nouvel imam. Une tâche compliquée après les vives tensions qui ont émaillé l’élection d’un nouveau bureau à la tête de l’association gérante de la mosquée. Les circonstances qui ont conduit à la démission de l’imam précédent et de l’ancien bureau sont relatées par le quotidien Le Monde.
Tout commence lorsque la petite commune de l’Hérault fait la une de l’actualité. L’Etat s’alarmait d’une filière de recrutement de combattants djihadistes pour le compte de l’Etat islamique. On y relève une vingtaine de jeunes lunellois qui ont rejoint les rangs de l’EI et au moins 8 jeunes décédés en Syrie. Devant la radicalisation de cette jeunesse aux prises avec le chômage, l’imam monte au minbar de la mosquée et déclare dans son prêche qu’aller combattre en Syrie ou en Irak n’est pas un précepte de l’islam.
Il déclenche la colère de certains jeunes radicalisés qui le menacent lui et sa famille. L’imam décide de porter plainte avant de gagner un procès fin septembre à la faveur duquel 2 jeunes d’une trentaine d’années sont condamnés à 18 mois de prison avec sursis et interdiction de retourner à la mosquée. Les mis en cause font appel et dans l’attente de leur procès, ils peuvent revenir à la mosquée. Il n’en fallait pas plus pour que l’imam démissionne suivi du président de l’association.
Un nouveau président qui donne l’espoir d’un retour à la normale
Par la suite, une bagarre avait opposé, fin octobre, une poignée de jeunes radicaux et d’autres fidèles de la mosquée lors de la première élection pour désigner un nouvel imam. Ces tensions ne sont pas sans conséquences sur la fréquentation du lieu de culte. Des fidèles désertent la mosquée et préfèrent prier chez eux, réduisant de moitié la fréquentation du lieu de prière.
Soutenu par Driss El Moudni, président depuis 2008 du Comité régional du culte musulman (CRCM), Benaissa Abdelkaoui, un habitué de la mosquée a été élu nouveau président de l’association gérante de la mosquée. Sa première action sera de trouver un imam qui pourra apaiser les tensions. Espérant un retour à la normal, il plaide pour «que nous puissions vivre notre religion dans la tranquillité ».