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Grand Angle

France : Le corps d’un ancien cheminot marocain retrouvé trois mois après sa disparition

Le corps de Khalifa Khilel, l’ancien cheminot marocain disparu en juillet, a été retrouvé et sera rapatrié sous peu. Sa famille qui espérait qu’il soit encore en vie est effondrée. Pour les associations MRE, ce drame remet sur la table les questions liées aux conditions de vie et aux droits des chibanis en France.

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Forêt à Saint Priest / Ph. Mag Grand Lyon
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Khalifa Khilel n’est plus. Les résultats de l’autopsie pratiquée hier, jeudi, sur un corps retrouvé dans les environs du foyer Adoma de Saint-Priest l’ont attesté, indique à Yabiladi Boualam Azahoum, président de l’association El Ghorba à et Lyon et membre du collectif Justice et dignité pour les chibanis.

Samedi dernier, un corps a été retrouvé dans les environs par les chasseurs. Des rumeurs courraient qu’il pourrait bien s’agir de M. Khilel, disparu le 11 juillet dernier, deux mois après son retour en France, en provenance du Maroc où il avait passé un séjour de plusieurs mois. Agé de 75 ans, il était parti se faire soigner, car très malade. Son corps a été découvert dans les environs de Saint-Priest en pleine décomposition, ce qui explique le temps pris pour l'identifier.

«Il semble qu’il ait fait un malaise le jour de sa disparition et n’a pas eu les forces de retrouver le foyer», indique M. Azahoum, soulignant que la dépouille se situait dans un endroit peu habité. D’après les informations reçues récemment par le gendre de M. Khilel, ce dernier se serait fait consulté le 15 septembre à l’Hôpital Sud Lyon. C’était la seule trace qu’il a laissée en trois mois.

3 mois pour retrouver un corps

Actuellement, ses proches en France s’activent pour le rapatriement du corps au Maroc. «Ce matin, j’étais au consulat. Ils m’ont demandé d’aller à la banque car le défunt y était couvert par l’assurance», explique Karim, le gendre de M. Khilel. Il a déjà rencontré la banque qui n’attend plus que le certificat de décès établi par le procureur.

Le corps de M. Khilel pourrait donc être inhumé dans les prochains jours. Sa femme et ses enfants à Casablanca vivent le choc avec une peine immense, se demandant «pourquoi il a fallu tout ce temps (3 mois) avant de retrouver sa dépouille ?».

Le temps qu’il a fallu pour retrouver le septuagénaire contrarie également à l’association El Ghorba. Ici, on apprécie les efforts consentis par le consulat du Maroc à Lyon et de la police française dans la recherche de M. Khilel, tout en y mettant un bémol. «Il a disparu le 11 juillet et on le retrouve seulement le 11 octobre. Ce n’est pas normal», estime M. Azahoum.

Le triste sort des chibanis

Ancien retraité d’une filiale de la SNCF, M. Khilel est arrivé en France en 1963. Pour l’association El Ghorba, son décès soulève à nouveau la question des droits des retraités marocains de la République française, notamment concernant la couverture maladie.

D’après lui, le récent décret ordonnant -à compter du 1er janvier 2016- l’attribution d’au plus 550 euros aux chibanis résidant de foyers désireux de passer de longs séjours dans leur pays d’origine «ne résout pas» le véritable problème de ces vieux. «C’est bien beau de réserver une petite somme aux chibanis désireux de passer de long séjour dans leur pays d’origine. Mais ces retraités sont souvent malades et les aller et venus entre la France et le Maroc sont pénibles pour eux», explique le président, appelant les autorités françaises à agir, avant qu’un tel drame ne se répète.

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