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Grand Angle

PLF 2016 : Les échéances électorales et des instructions royales à l’origine de la générosité du gouvernement

L’emploi et le monde rural sont les principaux bénéficiaires du projet de loi de finances 2016. En revanche, la Santé ne devrait pas avoir son milliard promis par Benkirane.

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Le roi Mohammed VI avec Abdelillah Benkirane / Ph. MAP
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2016 est une année cruciale pour l’avenir de la coalition gouvernementale dirigée par le PJD. En vue de rempiler pour un nouveau mandat, le cabinet Benkirane a mis en sourdine sa politique de rigueur budgétaire prônée depuis trois ans, se montrant même généreux avec certains secteurs sociaux.

La fonction publique est le premier à bénéficier de ce changement de cap. En 2016, l’exécutif prévoit ainsi la création de 26.000 postes budgétaires alors qu’ils n’étaient que 22.510 une année auparavant. Une hausse qui contraste avec les orientations de Benkirane exprimées dans sa lettre de cadrage appelant ses ministres à réduire le recrutement «au strict minimum» juste «pour améliorer la qualité des services présentés aux citoyens». En vue de compenser le déficit constaté de fonctionnaires, le chef de l’exécutif avait proposé la solution du «redéploiement» des effectifs.

Dans son discours du trône du 30 juillet, le roi Mohammed VI annonçait un grand chantier de développement au bénéfice de 29.000 douars, dans 1 272 communes, souffrant d’un déficit au niveau des «infrastructures et des services sociaux de base, tant dans les domaines de l’enseignement et de la santé, qu’en ce qui concerne l’eau, l’électricité, les routes rurales, etc». Trois mois plus tard, le gouvernement Benkirane se devait d’appliquer les instructions royales. Cette année verra donc la mise en œuvre du projet de 50 milliards de dh. Dans sa première phase d'exécution, le gouvernement lui consacre dans le PLF 2016 plus de 7 MM dh. Une somme importante qui tranche également avec la rigueur budgétaire.

La Santé n’aura pas son milliard de dh promis par Benkirane

Bizarrement cet élan de générosité ne profite pas au ministère de la Santé. Son budget ne devrait augmenter que de quelque 100 millions dh. Pourtant, lors du conseil de gouvernement du 1er octobre on lui avait promis un milliard de dh pour réduire la fracture sanitaire dans le monde rural.

Pour faire avaler la pillule de ce renconcement, le département de Mustapha El Khalfi présente la somme allouée à la Santé en 2016 en la comparant à celle de 2008. La manoeuvre montre ainsi un écart de 5,1 milliards de dh. A une année de la fin de son mandat, l’engagement du gouvernement de construire trois CHU a par contre disparu des radars.

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