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Grand Angle

Maroc : Des associations dénoncent l'impunité face aux violences contre les migrants

Les ONG des droits des migrants ont dénoncé dans une déclaration commune l'impunité face aux violences contre les migrants. Elles dénoncent aussi une discrimination envers les subsahariens lors de la demande d'asile aux frontières de Ceuta et Melilla. Devant le blocage de cette dernière en raison de l'arrivée des réfugiés syriens, les subsahariens envisagent de se rendre en Libye dans l'espoir de rejoindre l'Europe, ce qui serait une vraie tragédie avec les mafias migratoires libyennes. 

Publié
Crédit Photo: Le Monde
Temps de lecture: 2'

Un groupe de 10 ONG ont signé, après une rencontre de 3 jours à Rabat, une déclaration commune publiée sur le site du Groupe antiraciste de défense des migrants (GADEM) pour dénoncer l’impunité des violences contre les migrants. Les ONG signataires dénoncent «une impunité des actes de violence commis sur les candidat-e-s à l’immigration vers l’Europe à la frontière nord marocaine, frontière sud de l’Europe». Reconnaissant  par ailleurs les efforts au niveau politique, ces association n’en dénoncent pas moins la «violence constante et parfois mortelle, notamment dans les zones transfrontalières» suite notamment à des exactions commises à la frontière marocaine avec Ceuta et Melilla.

Les médias espagnols rapportent que suite à l’entrée irrégulière, samedi dernier de 87 migrants subsahariens sur 200 candidats en Espagne, certains avec des embarcations de fortune, d’autres en franchissant la barrière grillagée, les contrôles de la police marocaine. 11 migrants ont été blessés dans l’assaut de la clôture grillagée. Par ailleurs, une traque des migrants a été lancée jusque dans les forêts situées aux environs des enclaves qui servent de refuge aux subsahariens dont les rangs ont grossi avec l’expulsion des squatteurs de Boukhalef à Tanger. Les migrants se retrouvent face à des policiers marocains à leurs trousses et des policiers espagnols qui les attendent de pied ferme. Du côté marocain, s’ils sont pris en situation irrégulière, ils sont immédiatement refoulés.

Devant ces faits, les signataires ont dénoncé une «instrumentalisation de la lutte contre la traite des êtres humains pour procéder à des opérations de répression». Les ONG demandent à ce que la convention de Genève soit appliquée et respectée en référant aux principes d’accueil des réfugiés et de non refoulement.

Le blocage des frontières pousse les subsahariens vers la Libye

D’un autre côté, elles exigent que soit «effectif l’accès aux bureaux d’asile aux frontières de Ceuta et Melilla pour toute personne en quête de protection internationale, sans aucune discrimination». En effet, avec l’arrivée massive de réfugiés syriens, la situation concernant les demandes d’asile est difficilement gérable pour les autorités. Le passage à la frontière de Beni Ensar se fait aux compte-gouttes.

Devant cette situation, des migrants subsahariens envisageraient, selon les médias espagnols, de se rendre en Libye, point de passage plus favorables, selon eux pour atteindre le rêve européen. Mais au vu des tragédies qui entourent la migration vers l’Europe à partir de la Libye notamment via des mafias de la migration, une autre tragédie plus terrible pourrait les attendre.

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