Terrorisme : Le Maroc participerait aux frappes françaises contre Daesh

Le 27 septembre et un an après le lancement de la coalition internationale, la France lançait ses premières frappes aériennes contre Daesh en Syrie. La cible de six Rafales engagés dans le raid était un camp d’entrainement de combattants de l’organisation terroriste dans la ville syrienne de Deir Ezzor, à l’Est du pays. «Nos forces ont atteint leurs objectifs», s’était félicité François Hollande.

Presque deux semaines plus tard, l’hebdomadaire marocain Al Ousboue Assahafi, citant une «source occidentale», avance que les avions de combat F-16 de l’armée de l’air marocaine installés aux Emirats arabes unis auraient apporté un soutien aux Rafales dans l’opération de bombardements des positions de l’organisation «Etat islamique». Le média marocain ne précise cependant pas la nature de l’aide apportée par les forces marocaines.

La coopération scellée à Tanger ?

L’hebdomadaire croit savoir que cet accord de coopération militaire a été scellé à Tanger, les 19 et 20 septembre, à l’occasion des discussions entre le président français et le roi Mohammed VI. Al Ousboue affirme que cette alliance entre Rabat et Paris intervient en réaction au projet de Daesh de regrouper ses combattants marocains et français dans une même unité dont les membres s’entraineraient dans un camp à Raqqa (proclamée capitale de l’EI) en vue de mener des attaques en Syrie et en Irak ou encore préparer des attentats dans le Royaume ou dans l’Hexagone.

Cette analyse est corroborée par le choix de la cible des premiers raids de l’aviation française. Le nombre important de djihadistes originaires des deux pays dans les rangs d’EI (entre 800 et 1000 pour les Français et 1200 à 1400 pour les Marocains) menace sérieusement leurs sécurités et explique peut-être cette volonté d’y apporter une réponse commune. A l’occasion d’un point de presse donné à Tanger suite à sa visite de deux jours au Maroc, le président Hollande n’avait d’ailleurs pas tari d’éloges sur le niveau de coopération dans la lutte contre le terrorisme entre les deux Etats, soulignant que «rien ne pourrait l'altérer». Il avait ensuite tenu à préciser que les deux pays étaient «confrontés aux mêmes défis».

La possible participation des F-16 marocains aux côtés des Rafales français ne constituerait pas une surprise. Si l’information venait à se confirmer, elle ne serait qu’une phase plus avancée dans la coordination, initiée depuis deux années, des services de contrespionnages des deux pays dans la surveillance et le suivi des groupes djihadistes qui occupent l’échiquier syrien.