L’AMDH a publié un rapport succinct résumant ses observations sur les scrutins du 4 septembre. Prenant le contrepied de la satisfaction exprimée par le gouvernement sur le bon déroulement de l’opération, l’ONG a pointé du doigt plusieurs irrégularités ayant émaillé le processus depuis son début, bien avant même la campagne électoral ou le jour du vote.
Les griefs des camarades d’Ahmed El Haij portent sur la mise à l’écart par le cabinet Benkirane des ONG, «surtout celles qui œuvrent dans le domaine des droits humains», de participer à l’élaboration des listes électorales. Des listes que l’AMDH a appelées à une révision globale. Une position partagée par les partis de la Fédération de gauche (PSU, PADS et CNI) qui ont pris part aux communales et régionales.
Ecarter le ministère de l'Intérieur du processus électoral
L’ONG très proche du parti d’extrême gauche la Voie démocratique affirme que des «violations (y) ont été enregistrées». Elle dénonce, également le «climat malsain» dans lequel se sont tenues ces élections, citant des « scènes de violence» ; «des insultes» ; «des destructions» ; «le recours à des BALTAGIAS (hommes de mains)» et «le recours à l’usage de l’argent et de différents moyens de séduire l’électorat et acheter les voix».
L’AMDH a pointé du doigt les «arrestations et agressions» subies par ceux et celles qui ont appelé au boycott des élections, en l’occurrence des membres d’Annahj Addimocrati, de l’Association nationale des diplômés sans emploi et du Mouvement du 20 février. Ces instances ont organisé des manifestations et sit-in pour exprimer leurs positions. Néanmoins, elles étaient privées de l’exprimer dans les médias publics. En 2011, la Voie démocratique avait droit à un passage dans les médias audiovisuels pour défendre son appel au boycott du referendum sur la constitution.
Dans ce rapport succinct, l’AMDH n'a pas illustré les faits reprochés par des exemples précis. Le chapelet d'observations de l'association marocaine se conclut par le rappel de sa proposition invitant à écarter définitivement le ministère de l’Intérieur de la supervision des élections au profit d’une instance indépendante.