Maroc : Chabat veut se réconcilier avec Benkirane et rompre avec le PAM

Hamid Chabat est prêt à tout pour se maintenir au moins jusqu’en automne 2016 à la tête de l’Istiqlal. Il vient de brandir la carte de la rupture avec le PAM, son allié dans l’opposition depuis plus deux ans. Une décision qu’il a soufflé, dans la nuit de dimanche 13 au lundi 14 septembre, à ses proches lors d’une réunion extraordinaire du comité exécutif du PI à laquelle des têtes d’affiche du CE étaient absents. «Seuls cinq membres y étaient présents», nous confie une source au PI.

A ce revirement s’ajoute le retrait de la candidature de Chabat de la course à la présidence de la région Fès-Meknès. Et ce n’est pas tout, le parti de la Balance compte même opérer un changement dans son opposition farouche au PJD. Elle propose son «soutien critique au gouvernement Benkirane», comme a révélé Adil Chikito à la version arabophone de Yabiladi. Ce dernier point devra être entériné à l’occasion d’une session extraordinaire du conseil national du parti qui devrait se tenir prochainement, ajoute le député.

Les Conseillers istiqlaliens désavouent Chabat

«Les décisions prises par Chabat et son petit groupe de fidèles annonce un changement de cap majeur qui nécessite impérativement le feu vert d’un congrès extraordinaire», souligne à Yabiladi une source au parti. «C’est une grave erreur de sa part», assure-t-elle.

Ce matin le suffrage des Istiqlaliens semble désavouer Chabat. L’appel de leur secrétaire général pour soutenir les candidats du PJD n’a pas été suivi. Ils ont voté massivement en faveur du secrétaire général du PAM Mustapha Bakoury dans la région Casablanca-Settat. Le même scénario s’est produit à Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec la victoire d’Ilias El Omari, le véritable patron du Tracteur. Dans ces deux grandes régions les PAMistes étaient opposés à des proches de Benkirane.

Ces votes sonnent comme un nouveau revers cinglant pour Hamid Chabat. Sa dernière cartouche n’a pas eu l’effet escompté à part une petite agitation dans certains médias. Clairement en minorité, ses jours à la tête de l’Istiqlal semblent désormais comptés.