Menu

Grand Angle

Maroc : Le président d’une des plus anciennes associations interdit de sortie du territoire

Le gouvernement Benkirane compte bien opérer un tour de vis sur le financement international des associations marocaines avec le projet de décret 213/845. Mais en attendant les autorités multiplient les interrogatoires et les interdictions de sortie du territoire contre certains militants associatifs

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

Un acteur associatif marocain est à nouveau sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire. Cette fois, la mesure a frappé le président d’une des plus anciennes ONG du royaume, l’Association marocaine pour l’éducation et de la jeunesse, créée en 1965 et reconnue d’utilité publique. La police des frontières de Bab Sebta a empêché le président de l’AMEJ de se rendre en Europe, précisément aux Pays-Bas, mais sans justifier sa décision.

Il faut dire que l’AMEJ est depuis quelques mois dans la ligne de mire des pouvoirs publics à cause du partenariat qu’elle a conclue avec l’organisation néerlandaise Free Press Unlimited (FPU). Cette dernière s’est ainsi engagée à former des membres de l’AMEJ aux techniques des médias alternatifs.

FPU n’a pas bonne presse auprès des autorités

La péripétie du président de l’AMEJ n’est pas sans rappeler celle de Samad Iach survenue fin août à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Le journaliste membre de l’Association marocaine de journalisme d’investigation (AMJI) s’apprêtait alors à prendre part à une session de formation en Tunisie organisée par la même Free Press Unlimited.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Rabat exprime clairement son désaccord avec les activités de FPU liées au Maroc. En juillet dernier elles avaient saisi des smartphones offerts par l’association néerlandaise à des bénéficiaires d’un stage de formation tenu à Marrakech, indiquait un communiqué de l’ONG.

Cette nouvelle interdiction de sortie du royaume est le dernier acte d’une série de restrictions ciblant principalement des acteurs associatifs ayant signé des partenariats avec des organisations étrangères. La longue histoire de l’AMEJ ne lui a pas épargné le sort de l’Association des droits numériques ou l’AMJI. Les passages des membres de ces deux ONG dans les locaux de la police à Rabat ou Casablanca sont d’ailleurs devenus fréquents.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com