C’est à bord du ferry qui le ramenait vers Tanger que Mohammed Fikri a été arrêté samedi dernier par la police italienne. Motif : il est soupçonné d’être l’auteur de la mort supposée de Yara Gambirasio, une adolescente italienne portée disparue depuis le mois dernier. Mais ce mardi, rapporte le site adnkronos.com, le juge du parquet de Bergamo (nord de l’Italie) a ordonné sa libération, en l’absence de preuves suffisantes confirmant les soupçons qui pèsent sur l’immigré marocain.
La police italienne a été trompée par une traduction erronée des conversations téléphoniques interceptées du portable de Mohammed Fikri. «Dieu, pardonne moi, je n'ai tué personne!», auraient compris les Carabinieri. Après intervention de traducteurs de la cour de Bergame, l'erreur (grossière) a été révélée. Les propos de Mohamed Fikri, correctement traduits de l'arabe, signifiaient «Oh dieu, oh dieu, fais en sorte qu'il décroche son téléphone».
Le téléphone du jeune marocain de 22 ans avait été retrouvé tout près du lieu où le portable de Yara Gambirasio avait émis le dernier signal avant de s’éteindre. Son voyage vers le Maroc, bien que conclu depuis longtemps avec son employeur, a été interprêté par les policiers comme une tentative de fuite pour échapper aux limiers.
Colère des Italiens
Mohammed Fikri est certes libre aujourd’hui, mais reste sous surveillance de la police. Cela suffit néanmoins pour faire le bonheur de son employeur, convaincu de son innocence. «Nous espérons, souhaite la sœur de son employeur, qu’il va à présent laver son honneur et faire mentir ceux qui ont immédiatement commencé à le calomnier et taxé de monstre». En effet, certains habitants en colère ont même appelé sur le réseau social Facebook, au lynchage du jeune Marocain.
Dimanche, la mort de sept cyclistes italiens, percutés par la voiture d’un autre Marocain d’une vingtaine d’années conduisant en état d’ivresse est venu jeter de l’huile dans le feu. En plus d’avoir attisé les sentiments anti-immigrés au sein de la population, ces incidents ont conduit à de nouveaux appels par des responsables du parti de la Ligue du Nord (extrême droite) à un moratoire sur l’immigration.