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Grand Angle

France : Les Algériens claquent la porte du CFCM

Les représentants des grandes mosquées de Paris et de Lyon ont décidé de geler leur participation au bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM) dans un communiqué daté du lundi 16 mars à Paris dont l'AFP a obtenu une copie. La raison invoquée est une « ingérence étrangère » dans cette instance.
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Dans le communiqué, les responsables des ces deux grands lieux de culte « constatent avec regret les dérives personnelles dans la gestion » du CFCM. Ils sont aussi inquiets de « l’ingérence étrangère dont est l’objet le CFCM » et « dénoncent l’accaparement au profit d’intérêts particuliers d’une composante majoritaire et hégémonique du CFCM ». Leur décision est une réaction à la participation de David Sénat, conseiller chargé des religions auprès du ministre de l'Intérieur, au colloque organisé à Fès les 14 et 15 mars par le Conseil de la communauté marocaine résidente à l'étranger (CCME).

Le CFCM n'a pas tardé à réagir. Mardi dans la soirée, il a exprimé selon l'AFP, « son grand étonnement » et affirme « regretter profondément la décision prise par les représentants de ces deux institutions ». Le CFCM termine en disant qu'il est « convaincu de la primauté de la voie du dialogue pour assurer (son) unité ». Pour le ministère de l'Intérieur, le Fédération nationale de la grande mosquée de Paris (FNGMP) chercherait un bouc émissaire. Le département de Michèle Alliot-Marie indique que la conférence de Fès n'était qu'un « prétexte » pour les Algériens de la grande mosquée de la capitale pour marquer leur mécontentement après la victoire des Marocains en juin dernier aux élections du CFCM.

La perte du commandement du CFCM par les Algériens ne serait pas le seul motif de mécontentement des responsables de la FNGMP. Un bon connaisseur de l'islam de France a confié à l'AFP sous couvert d'anonymat, que la mosquée de la capitale a réagit à l'échec du projet de création d'une sorte de « CRIF musulman » sur le modèle du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). La création de cette institution représentative n'avait pas eu l'aval de Sarkozy il y a quelques années. « J'ai refusé un CRIF musulman, car cela aurait été du communautarisme » avait dit l'actuel président français. David Sénat présent à Fès a répondu selon « L'Express » à une personne du public qui l'interrogeait sur ce projet, en déplorant la « tentation » d'un « glissement vers une représentation laïque et communautariste » des musulmans de France.

Pour rappel le CFCM créé en 2003 sur instruction de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, était présidé par le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur. Ce dernier avait boycotté avec la mosquée de Lyon les dernières élections en contestant les règles de désignation. Lors de ce scrutin, Mohammed Moussaoui, un représentant du Rassemblement des musulmans de France (RMF), majoritairement marocain, était arrivé en tête avec 43,24% des voix. Le bureau exécutif du CFCM élu le 22 juin 2008 compte 17 postes. Les mosquées de Paris et Lyon ont obtenu chacune deux sièges au sein de ce bureau en tant que membres fondateurs du CFCM.

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