Yabiladi: Votre entreprise sera pionnière au Maroc dans l’audit, la formation et le transport international des matières dangereuses. Pourquoi un tel projet et comment en avez-vous eu l’idée ?
Amal Chantir: L’idée de devenir conseiller sécurité dans le transport des matières dangereuses est arrivée par hasard, en discutant avec des amis qui m’ont suggéré de m’intéresser à cette niche. Lorsque j’ai suivi la formation pour l’acquisition de la capacité CSTMD, j’ai découvert que l’organisme de formation dans lequel je me trouvais avait justement signé une convention de partenariat avec le Ministère marocain du Transport et de la Logistique. Le Maroc a en effet adhéré en 2010 à la règlementation européenne ADR (accord pour le transport des marchandises dangereuses par la route), qui doit maintenant être mise en application pour que notre pays devienne membre à part entière, au même titre que les pays européens. Même si certaines entreprises marocaines fonctionnent déjà avec l’ADR pour pouvoir exporter en Europe, ce domaine reste très novateur et riche de promesses pour la sécurité des personnes et des biens, la sûreté du territoire, la croissance économique et le développement humain.
En quoi consistera votre mission de manière concrète ?
Il y a beaucoup à faire en matière de sécurité dans le transport routier en général et celui des marchandises dangereuses en particulier. Notre mission consistera d’abord et surtout à sensibiliser les acteurs et les opérateurs, dans toutes les étapes de l’activité : l’emballage, le remplissage, le chargement/déchargement, le transport à proprement dit, la prévention et le contrôle – et la répression le cas échéant - par les forces de l’ordre, etc. La formation est la pierre angulaire de la mise en œuvre de l’application de la règlementation ADR, qui constitue un véritable bouleversement tant dans les process industriels que dans les mentalités.
Dans la mise sur pied de ce projet, à quels défis faites-vous face ?
Le premier défi est celui d’être pionnière dans une activité novatrice et très exigeante. Un autre défi, plus personnel : faire le chemin inverse de celui de mes parents et aller au Maroc pour travailler et gagner ma vie.
En présentant votre projet au forum d’affaires pour l’investissement et l’entreprenariat de la diaspora marocaine organisé en mai dernier à Casablanca, vous disiez qu’outre les produits chimiques et les gaz, vous travaillerez sur les explosifs...
Je me suis en effet spécialisée dans 3 domaines : la route chimique, les gaz et les explosifs. Il s’agit ici d’explosifs à usage civil, utilisés ou fabriqués par des industries autres que militaires ; je citerai par exemple l’exploitation des carrières et des mines, ou encore les feux d’artifices, etc.
L’entreprise est encore en cours de création. Quelle est votre deadline ?
L’entreprise a été créée en France en 2014, pour me permettre de démarrer mon activité, à ce stade, la prospection et le développement commercial. Ma future entreprise marocaine verra le jour dès que les formations démarreront sur le terrain, normalement avant la fin de cette année incha Allah.