On croyait que la guerre médiatique que livrent certains organes de presse ibériques contre le Maroc était révolue, avec la réadmission des journalistes étrangers à Laâyoune, notamment Ana Romero, d’El Mundo et Tomás Bárbulo Marcos, d’El País. Mais les autorités marocaines ne sont toujours pas satisfaites. «La bonne foi marocaine a, de nouveau, été trahie», a déclaré lundi, Khalid Naciri, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement.
Selon le ministre, les deux journalistes espagnols n’ont diffusé que des informations faisant état «des allégations intéressées de violations des droits de l'homme», lors des événements tragiques du 8 novembre au camp de Gdeim Izik et dans la ville de Laâyoune. Pire. Les rédactions des deux plus importants quotidiens d’Espagne n’ont pas donné d’importance au droit de réponse du wali de Laâyoune, concernant leurs allégations. Si El Pais a refusé de publier la mise au point du Wali, El Mundo a choisi de publier un droit de réponse «tronqué». La semaine dernière, les deux journalistes ont été critiqués par la MAP, pour leur «couverture tendancieuse».
Individuellement, Ana Romero d’El Mundo, a scandé être la cible de pressions pour quitter Laâyoune, sans pour autant partir d’elle-même. Elle est allée jusqu’à dire que son «intégrité physique était menacée» Elle a fini par être expulsée lundi soir, pour «grave menace pour la sécurité nationale». Quant à Tomás Bárbulo Marcos d’El Pais, il est accusé d’avoir attribué des propos de Taieb Fassi Fihri, qu’ils n’a pas tenu lors d’un long entretien le 25 novembre. Pour le journaliste espagnol, «Taieb Fassi Fihri est le premier membre du gouvernement de Mohammed VI a admettre implicitement que la police a torturé des Sahraouis après le démantèlement du camp…».
Sur le fond, le rapport de Human Rights Watch a récolté des témoignages faisant état de tortures sur les détenus de Laâyoune. Mais il est tout de même clair que de tels propos de la part de Fassi Fihri sont plus qu'improbables. La preuve, le ministre a décidé d’entamer une action judiciaire en Espagne contre El País. Annonce qui, après la marche de Casablanca partiellement organisée à cet effet, fait davantage monter les vagues entre le Maroc et la presse espagnole.