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Grand Angle

Le kamikaze de Meknès est un ingénieur de la fonction publique

24 heures après l’attentat kamikaze perpétré à Meknès, la population est sous le choc, l’appareil sécuritaire est à cran et deux kamikazes courent toujours…
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Que s’est-il véritablement passé à Meknès, hier, à la mi-journée ? Il est environ 11 heures 15 lorsqu’un autocar transportant des touristes d’origines diverses se rend sur la place Lahdim (près de Bab Mansour, un site chargé d’histoire) afin d’effectuer une visite des lieux. Sur le chemin du retour, alors que le bus est arrêté, un individu se dirige vers l’autocar et son conducteur. Dès lors, une forte déflagration raisonne dans le ciel «Meknassie».

Sur place, c’est la panique générale ! La police se rend rapidement sur les lieux et découvre le corps d’un homme. Celui-ci est allongé sur le sol, inconscient, une partie du corps mutilé,…Tout près de lui se trouve une bonbonne de gaz où plutôt ce qu’il en reste et des journaux qui aurait servi à dissimuler «l’arme artisanale». Chacun est conscient que c’est bien un attentat terroriste qui vient de se produire.

Dépêché sur place, la police judiciaire, technique et scientifique, s’attachent à faire toute la lumière sur ce sombre et affligeant spectacle. Rapidement, l’identité du kamikaze est connue. Il s’agit de Hicham Doukkali, âgé de 28 ans, marié (et sans enfant), originaire de Khemisset, ingénieur d’Etat et exerçant à la direction régionale au ministère des Finances de Meknès depuis environ trois ans. A noter qu’il a pu accéder à cette fonction au travers du dispositif d’insertion destiné aux «diplômés chômeurs».

Du côté de ses collègues de bureau, c’est la stupéfaction ! «Il est vrai que c’est un homme ultra conservateur, très à cheval sur la religion, mais de là à s’acquitter d’un acte criminel, je suis le premier surpris », déclare un collègue de bureau de Hicham Doukkali. Ce dernier ajoute que «pour saluer un femme, il ne lui tendait jamais la main. Par idéologie, par respect, par pudeur, je ne sais pas». Il n’en reste pas moins que ces «éléments» seront pris en compte par les enquêteurs.

Pour l’heure, Hicham Doukkali est placé en soin intensif à l’hôpital militaire Mohammed V de Meknès (et sous haute surveillance policière). Son état est jugé très critique par le staff médical. Qu’est-ce qui a bien le conduire à commettre l’irréparable ? La misère sociale ? Peu probable. Son emploi (et son grade) lui permettait de percevoir un salaire d’environ 10 000 dirhams (primes compris). La période des années de chômage? Possible. Un endoctrinement religieux ? C’est certainement la piste que devrait privilégier les sécuritaires.

Ce nouvel acte de violence extrême renvoie le Maroc au 16 mai 2003 et aux récents attentats de Casablanca. Si la police n’a jamais levé le pied quant à la traque d’organisations terroristes, la configuration de l’attentat (manqué car il n’a pas fait de victime) perpétré à Meknès, ne sera pas simple à décrypter.

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