31 000 voyageurs avec environ 8 000 véhicules sont arrivés au Maroc ce week-end en transitant par l’Espagne, selon les données obtenues par la presse ibérique. Le port de Tanger s’est arraché le plus grand flux de passagers (67,7%), tous en provenance d’Algésiras.
Ces données sont loin des attentes des responsables de l’opération transit tant en Espagne qu’au Maroc. Ils avaient en effet prévu un week-end si intense que plusieurs mesures avaient été mises en place pour fluidifier au maximum le trafic. Mais celui-ci était si «normal» que le comité de pilotage a décidé de suspendre l'interchangeabilité des billets au port d’Algésiras, tout en le maintenant à Tanger.
La tendance reste haussière
Et la tendance se poursuit. Hier lundi, la majorité des lignes directes vers le Maroc affichent un trafic moindre par rapport à la même période en 2014. Sur Algesiras-Tanger à titre d’exemple, ils étaient au nombre de 16 925 passagers -selon les données de la Proctection civile espagnole- alors qu’ils avoisinaient les 20 000 à cette période l’année dernière. Sur Almeria-Nador aussi, la tendance est la même. «Il n’y a pas eu le pic attendu. On a travaillé normalement», indique à Yabiladi le directeur du port de Nador, Mohamed Hjiej.
D’après le responsable portuaire, le trafic des MRE cet été au niveau du port de Nador est à ce jour «en hausse de seulement 16%» par rapport à la même période l’an dernier. Mais, les chiffres de la protection civile espagnole sont un peu plus élevés que cette estimation. Si la ligne Almeria-Nador affiche une hausse de 1,5%, Motril-Nador monte à 69,9%, ce qui implique une augmentation moyenne de plus de 35%.
Des voyages plus étalés
Selon la même source, l'opération transit n'affichent pas de mauvais chiffres dans sa globalité. Depuis le lancement en Espagne le 15 juin dernier, Algesiras-Tanger enregistrait une hausse de 20,7% jusqu’à hier, tandis que sur Tarifa-Tanger -où le port espagnol était fermé ce week-end- les statistiques montrent un bond de 23,4%. A les observer de plus prêt, ces données montrent que les voyages des MRE sont beaucoup plus étalés cette année avec jusqu'à présent quatre pics contre trois l'année dernière.
Cela s'explique notamment par le Ramadan qui a démarré plus tôt cette année, permettant aux MRE de mieux programmer et profiter de leurs vacances. Mais cette état des choses confirme également les déclarations faites à Yabiladi la semaine dernière par le patron d'Intershipping:«les MRE ont compris les leçons du passé». Ils évitent de plus en plus les périodes de pic annoncées.
Et si cela moins de pression pour les autorités portuaires et douanières, les compagnies maritimes quant à elle font plutôt grise mine. Ces dernières, les marocaines notamment, misaient énormément sur les premiers jours du mois d’Août vu qu’ils coïncident avec l’après ramadan et le début des vacances d’été pour les travailleurs en général. La mise en service de bateaux supplémentaires risque de ne pas faire recette.