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Grand Angle

Une pièce de théâtre sur les Subsahariens au Maroc victime d’une série d’interdictions

Une pièce de théâtre sur le vécu des immigrés subsahariens semble toujours déranger les autorités marocaines. Ses représentations dans trois villes ont été interdites, indique à Yabiladi le coordinateur du Théâtre l’Opprimé.

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Le théâtre de l’Opprimé de Casablanca a du mal à présenter sa pièce «Bhal-Bhal dans des places publiques à Rabat, le 13 juin, Tanger les 4 et 5 juillet et à Fès le 1er août. Une œuvre qui traite essentiellement des problèmes de la communauté subsaharienne. Une première au royaume. Elle est jouée par 5 acteurs marocains qui donnent la réplique à 5 Subsahariens ayant leurs cartes de résidence, tient à préciser dans des déclarations à Yabiladi, Hosni Al Moukhliss le coordinateur du Théâtre l’Opprimé.

Dans la capitale du Détroit les «autorités ont prétexté de l’opération d’évacuation d’immigrés du quartier Al Irfane au district de Boukhalef pour interdire la représentation en plein air. En revanche à Fès, un Caïd nous a expliqué qu’il ne fait qu’appliquer des instructions d’en haut interdisant toute activité dans les espaces publiques en cette période préélectorale alors que seuls quinze minutes nous séparaient du lever de rideau», nous confie-t-il. Pourtant, le lendemain Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, a animé un meeting électoral au stade Hassan II. 

Un sujet qui dérange ?

«Bhal-Bhal» a bénéficié du soutien financier de l’Union européenne. Demain matin vers 11 heures au siège casablancais de l’association «Joudour», les promoteurs de la pièce de théâtre organiseront un point de presse. Une occasion pour eux de s’interroger sur la série des interdictions qui frappe leur œuvre. «Jusqu’à présent la pièce a été jouée uniquement à Casablanca. C’était en juin dernier à la Place des Nations», rappellent-ils.

Les raisons de ses interdictions restent floues. Hosni Al Moukhliss ne sait pas si c'est le sujet abordé qui dérange les autorités. Mais le timing de ces restrictions tombe plutôt mal pour le Maroc, au moment même où les médias officiels diffusent depuis plus de deux semaines de généreux reportages sur des exemples d’intégration de Subsahariens dans la société marocaine. Ce nouvel épisode de raidissement est-il une réaction à l’intrusion le 20 juillet de sept ressortissants à l’ambassade du royaume en France ?

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