Le retour au calme à Ghardaïa profite au pouvoir algérien. Il est en train de procéder à une vague d’arrestation dans les milieux mozabites. Une radio locale s’ajoute à la liste, indique le quotidien arabophone El Bilad. Le comble c’est qu’elle appartient à l’Etat. Le procureur général de la ville a ordonné l’ouverture d’une enquête avec la direction d’une station locale accusée d’avoir diffusé le 6 juillet l’hymne national marocain lors d’une émission sur la santé.
L’initiative intervenait alors que Ghardaïa était le théâtre de sanglants affrontements entre les amazighs et les arabes. Le magistrat estime que le timing de la glorification d’un autre Etat et de son chef sur les ondes d’une radio gouvernementale au lendemain de la Fête d’indépendance de l’Algérie n’est pas innocent. Pour les autorités, il s’agit d’une «incitation» des jeunes amazighs à poursuivre leur mouvement de protestation contre les forces publiques.
La police de Ghardaïa a déjà interrogé les responsables, les techniciens et les journalistes de la radio. Le journal El Bilad, très proche du pouvoir en place, accuse les auteurs de ladite diffusion de vouloir «porter atteinte à la stabilité de l’Algérie».