Le gouvernement Benkirane attaquera-t-il Nabil Ayouch en justice ? Sur sa page Facebook, le député de l’Istiqlal Abdellah Bekkali avance que le ministre de la Communication aurait annoncé, jeudi devant les membres de la commission de l’enseignement et la culture à la Chambre des représentants, qu’il serait plutôt favorable à une telle option.
Ce probable recours ne devrait pas concerner «Much loved» mais un vieux contrat conclu en 2007 entre le gouvernement Abbas El Fassi et le réalisateur. Il concernait la production de 30 téléfilms pour le compte des chaînes de la SNRT pour une somme s’élevant à 30 millions de dirhams. L’accord passé de gré à gré avait suscité, en son temps, des grincements de dents de la part de certains professionnels.
«Ayouch n’aurait pas honoré ses engagements»
Abdellah Bekkali a ainsi expliqué que Mustapha El Khalfi avait reconnu devant les députés que Ayouch aurait reçu la totalité de la somme sans pour autant honoré ses engagements. Le PJDiste aurait même ajouté, toujours selon le parlementaire de la Balance, que «les conclusions d’un rapport de l’Inspection général des finances consacré à ce dossier» seraient une preuve contre le cinéaste.
La société du réalisateur avait produit des «téléfilms» tournés dans la région d’Agadir que des chaines du bouquet de la SNRT avaient rediffusé. Néanmoins, il reste difficile d’affirmer ou d’infirmer si Ayouch a rempli les termes complets du contrat. Le député istiqlalien parait quant à lui sûr de ses allégations, au point de s'interroger sur les raisons du «silence» du gouvernement Benkirane face à un cas de dilapidation des deniers publics. Pour mémoire, le 16 juin à l’occasion de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, Bekkali avait loué la décision du Centre marocain cinématographique de censurer «Much loved».
Nous avons contacté le ministère pour avoir sa version sur cette affaire mais sans réel succès. On nous a promis une réaction de Mustapha El Khalfi, mais celle-ci n’est pas encore venue.