Maroc : Les filles portant le hijab réclament le droit d’accéder à l’Ecole Mohammadia d'ingénieurs

L’Ecole Mohammadia d’ingénieurs est interdite aux étudiantes qui portent le hijab. En vue changer la donne, une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux réclamant le droit des «Mohajabates» les plus méritantes d’accéder à la prestigieuse école.

Placée sous le thème : «le Hijab une liberté… l’enseignement est un droit», les promoteurs de l’initiative demandent au ministre de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi et à sa ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Jamila Al Moussali, tous deux du  PJD, de modifier les statuts de l'EMI afin de mettre un terme à une mesure qu’ils jugent «discriminatoire». Une requête qui a peu de chances d’être acceptée, car le régime para-militaire de l'école, en vigueur depuis des décennies, impose une tenue vestimentaire unifiée dans son enceinte. Ses lauréats ont d'ailleurs le statut d’officiers de réserves. 

Le combat pour les libertés individuelles, selon les islamistes

Le lancement de la nouvelle campagne est la réaction des islamistes à la polémique sur les libertés individuelles qui enfle depuis plusieurs semaines au Maroc. C’est leur deuxième initiative en moins d'une semaine. Le dimanche 5 juillet, une vingtaine de femmes et de jeunes filles ont organisé, sous un soleil de plomb, un sit-in devant le siège du parlement à Rabat pour revendiquer leur «droit à porter le hijab dans les lieux de travail public et privé, la dignité, l’accès à certains instituts d’enseignement supérieur et la pénalisation de la nudité».

Mais la mobilisation du week-end dernier était très faible par rapport aux manifestations en faveur des jupes courtes de Rabat, de Casablanca et d'Agadir. Les forces conservatrices (PJD, MUR et Al Adl wal Ihsane) ont complètement boudé l’appel lancé par une jeune fille connue sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de «Hind la prédicatrice marocaine ». Ce refus de prendre part à la protestation a été accompagné par un silence des médias proches de ces grands mouvements islamistes, à l’exception d’un site d’actualité proche du salafiste Mohamed Maghraoui.