«Pour le moment la loi marocaine interdit formellement la culture du kif et sa commercialisation», a affirmé le ministre de l’Intérieur devant la Chambre des conseillers. Il a expliqué, cet après-midi, que tant que le cadre juridique n’aura pas subi le moindre changement, «la justice et les autorités locales sont appelés à appliquer la loi» et du coup à procéder à l’arrestation des contrevenants.
Mohamed Hassad a ainsi répondu à une question orale posée, cet après-midi à la Chambre haute, par le groupe du PAM sur le sort de ses deux propositions de loi, l’une pour légaliser la culture du cannabis et l’autre pour accorder une grâce au profit de milliers de citoyens condamnés à des peines d’emprisonnement pour trafic de drogue.
Il n’y a pas de «hogra»
Le sénateur PAMiste, Larbi Mahrachi, nullement convaincu par les déclarations de Hassad a vivement plaidé pour la mise en place d’une réelle politique de développement des régions du nord et nord-est du Maroc. Selon lui la population locale vit depuis des années dans une «hogra» systématique. Preuve en est, selon l’élu pamiste, la grande différence entre «les 12 mille dirhams que le gouvernement consacre à un habitant de Rabat» contre seulement «900 dirhams dans les villes du nord». «Des chiffres officiels présentés par le ministre des Finances aux sénateurs», a tenu à affirmer le conseiller.
Le PAMiste a également annoncé que son groupe allait poser une question en ce sens au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, lors de son prochain passage à la Chambre des conseillers. Dans son droit de réponse, le ministre de l’Intérieur, qui est aussi ancien wali de la région Tanger-Tétouan, a démenti «toute marginalisation» des deux régions. «La situation a complètement changé durant les dix dernières années», a clamé Hassad citant notamment la réalisation de grands projets structurants.
Le parti du Tracteur a fait de la question de la légalisation de la culture du kif son principal cheval de bataille dans les circonscriptions du nord et au nord-est du royaume. Il espère ainsi sans-doute séduire les électeurs de ces régions lors des prochaines échéances électorales, et en premier lieu les communales de septembre.