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Grand Angle

Ni Putes Ni Soumises, association non grata au Maroc ? Sihem Habchi lève le voile

«Au Maroc, avant de pénétrer au sein d’un foyer familial, on quitte ses chaussures. On ne rentre pas chez les gens sans respecter le lieu», indique Lahcen Daoudi, vice-président du Parti Justice et Développement (PJD). Un propos «sur mesure» en réaction à l’annonce de l’ouverture d’une antenne de l’association « Ni Putes Ni Soumises» (NPNS) au Maroc.
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Il poursuit son intervention en déclarant que «l’environnement marocain n’est pas adapté à la démarche revendicative de cette structure associative. Cependant, comme tout démocrate qui se respecte, je suis disposé à combattre sur le terrain…des idées cette association», précise-t-il.

Autant dire que le décor est planté ! Néanmoins, de quelle installation parle-t-on ? Si le communiqué diffusé par le ministère de l’Intérieur – à la grande surprise de l’association NPNS qui n’avait procédé à aucune démarche administrative auprès du ministère de souveraineté – a semble-t-il eu l’adhésion des partis politiques, il n’en reste pas moins que la position officielle de l’Intérieur laisse entrevoir plusieurs lectures.

Primo. La dimension politique. La venue «autorisée» de NPNS aurait pour conséquence politique de faire le lit du PJD et d’autres courants alternatifs «islamistes». A l’aube des élections communales (prévues en juin prochain), l’impact électoral a été pris en compte par le ministère de tutelle. «Il est rare que nous soyons en accord avec le ministère de l’Intérieur, mais sur ce point, il a notre soutien», indique Lahcen Daoudi

Secundo. La réaction de la «rue». S’il faut bien avouer que sur le terrain, les populations ont été peu sensibles à cette information (malgré la couverture des médias presse écrite), trop empêtrées dans des préoccupations du quotidien, la stabilité sociale constitue une priorité nationale. Du coup, pas question de laisser le champ libre à qui que ce soit aux yeux de l’Intérieur.

Du côté des ONG, on se montre également prudent, mais à l’écoute. «Avec un nom comme celui-là, les marocains, hommes et femmes confondus, ne peuvent pas accueillir cette association à bras ouverts. Imaginez la traduction en langue darija ! C’est impossible. De nombreuses associations féministes travaillent depuis longtemps et il se pourrait que ce mouvement leur porte atteinte. Par contre, nous sommes ouverts au dialogue et à d’éventuels partenariats, mais pas avec comme locomotive l’intitulé Ni Putes Ni Soumises. Un changement de nom s’impose.», déclare Aicha Chenna, la présidente emblématique de l’association Solidarité féminine, basée à Casablanca.

NPNS est-elle une «association non grata» au Maroc, comme l’indique Lahcen Daoudi ? Quelle sera l’attitude et l’orientation prise par les dirigeants de l’association présidée par Sihem Habchi ? Pour pénétrer l’espace marocain, un changement d’identité est-il envisagé par les responsables de NPNS ? Pour répondre à toutes ces questions nous avons rencontré la présidente du mouvement. Entretien vidéo.

Entretien vidéo avec Sihem Habchi



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