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Grand Angle  

France : Des mères d'origine marocaine dénoncent le ghetto scolaire de leur quartier à Montpellier

Le reportage a été diffusé jeudi soir sur France 2. Des mères, pour la plupart originaires du Maroc, ont dénoncé le ghetto scolaire de leur quartier à Montpellier. En effet, leurs enfants ne côtoient que rarement des Français d’origine à l’école ou sur les terrains de jeux. Elles veulent plus de mixité dans le quartier du petit Bard.

Publié
Photo/ Guillaume Bonnefont
Temps de lecture: 2'

Certaines rues ressemblent plus à Casablanca ou Rabat au quartier petit Bard de Montpellier où vivent de nombreux français originaires du Maroc. Le reportage diffusé jeudi soir sur France 2 en témoigne. Dans ce quartier, les mères se sont unies pour dénoncer le manque de mixité sociale. En effet, les enfants originaires du Maghreb se côtoient entre eux. Ils ne rencontrent pas souvent de camarades français de souche dans leurs écoles.

Ainsi, depuis deux mois, ces mères font le tour des écoles, rencontrent le rectorat, la Ville et le Département, comme l’explique La Gazette de Montpellier. Fatima, Fuzia, Safia, Fatiha, Sanaa ou encore Khadija souhaitent une «mixité sociale» dans le quartier. «On aimerait que nos enfants puissent grandir dans les écoles mixtes comme nous l’avons connu et qu’ils puissent avoir les mêmes chances que les autres», confie l’une d’elle. «Notre problème avec l’école c’est comme vous le voyez : l’absence de mixité. Nos enfants sont tous de la même origine ethnique, des Marocains, des Maghrébins», regrette de son côté Safia.

"Mohammed reste mais Claude part"

Pourtant, il y a encore quelques années, des Français de souche habitaient dans le quartier, mais ils sont partis petit à petit. Malgré la construction de nouveaux appartements et la rénovation des bâtiments lancées par l’Etat, les propriétaires qui vivent encore là sont toujours d’origine maghrébine. «Le problème c’est qu’on ne voit que des gens du quartier», déplore Hamza qui montre les noms des occupants presque tous d’origine maghrébine.

Sadek, installé depuis longtemps dans le quartier, se souvient du temps où il y'avait encore de la mixité. «Avant il y avait un mélange […], maintenant si vous vous appelez Mohammed vous restez là, si vous vous appelez Claude vous partez !», constate-t-il avec amertume.

Retard de langage

Autre problème, cette absence de mixité ne favoriserait pas la maîtrise de la langue française chez les enfants issus de l'immigration. «Il y a globalement un niveau de langage à la maternelle qui est bien inférieure à ce qu’on trouve ailleurs, même s’ils parlent trois langues : français, arabe et berbère». «Il y a des retards de langage mais ça se rattrape», lance optimiste Marie Françoise, qui a fait le choix de venir travailler dans le quartier.

Safia, elle, veut que son fils ait de nouveaux copains pour s’enrichir socialement. «Tu peux apprendre d’autres choses d’eux, comment ils vivent, leur religion…», explique-t-elle à son fils Rayan. Ce dernier inscrit dans une autre école de foot rencontre aujourd’hui d’autres copains comme Corentin, Alan et Ruben. Une autre maman regrette le fait qu’il y ait deux équipes de filles jouant au foot, dont l’une n’est composée que de Maghrébines. 

L'initiative lancée par ces mères marocaines a été récemment saluée en France. Lors d'un forum sur les expériences de mixité à l'école, organisé par le Conseil national d'évaluation du système scolaire, ces femmes courageuses ont été citées en exemple.

Vidéo à partir de la 19ème minute

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