Omar Hilale serait-il au cœur d’une enquête du Bureau d'Audit Interne relevant de l’ONU ? Le magazine Foreign Policy rapporte que l’OIOS (Office of Internal Oversight Services), intrigué par les présumés liens entre le représentant permanent du royaume à New York et le Suédois Anders Kompass, a mené une enquête.
La publication «accuse» le directeur des opérations sur le terrain au Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme d'avoir facilité au royaume l’accès à des plans permettant un élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental. Un projet que les services de Ban Ki-moon ambitionnaient de réaliser en 2012, 2013 et 2014.
«Le dossier est classé» mais…
Foreign Policy affirme que «dans une lettre, l’OIOS a informé Kompass que les investigations ont conclu sur l’absence de preuve l’impliquant dans une possible fuite d’informations confidentielles au Maroc», du coup «le dossier est clos» provisoirement. Le Bureau d’Audit Interne se garde, toutefois, le droit de réviser sa position en cas d'apparition de nouvelles preuves accablant Kompass.
FP note par ailleurs une division des membres influents au sein de l’OIOS. Ainsi, la Canadienne Carman Lapointe, secrétaire générale adjoint de l'office des affaires Internes, a refusé de signer le rapport de l’enquête, arguant que «les témoins cruciaux, y compris l'ambassadeur du Maroc, n'ont jamais été interrogés dans le cadre de l'enquête. Du point de vue de Lapointe, le dossier n'a jamais été clos». Elle a fait savoir que Omar Hilale n’a pas répondu aux questions de l’OIOS.
Une position que ne partage pas Susana Malacorra, chef de cabinet de Ban Ki-moon, qui assure, dans une déclaration à Foreign Policy, que «l'enquête sur le Maroc a pris fin sans preuve de l'existence d'un délit».
Ces investigations du Bureau d’Audit Interne de l’ONU interviennent après les fameuses publications par le hacker «Chris Coleman» sur Twitter, de documents confidentiels discréditant des relais du Maroc au sein des structures des Nations Unies à Genève. Anders Kompass n’était pas le seul visé. Athar Sultan Khan, le chef du cabinet du directeur du Haut-commissariat aux réfugiés était également dans le collimateur.